Vous le savez, je ne goûte point aux cascades de taxes qui arrosent notre pays. Je ne goûte pas plus aux budgets déséquilibrés, imaginés et présentés comme tels par nos (ir)responsables politiques depuis plusieurs décennies, sans que cela n'éveille chez nos concitoyens, le moindre sentiment critique.
Ces hommes et ces femmes sont élus pour exploiter des responsabilités allouées par le peuple souverain. En théorie, les hommes et les femmes politiques sont à même de disposer des pouvoirs pour assumer l'avenir de la Nation et de son peuple.
Toujours plus irresponsables, les politiques ont profité - longtemps - des largesses des créanciers pour financer un système économiquement non viable, imaginé et construit sur des rythmes de croissance d'après guerre. Un système dit d’État Providence. Il vient désormais le temps de payer. Rassurez-vous, il n'est pas encore question d'équilibrer le fonctionnement de nos sociétés, ce résultat impliquerait de bien trop larges prises de responsabilités de la part de nos politiques qui en sont bien trop incapables.
Voyez donc la petitesse des actes politiques - particulièrement de "droite" - depuis 15 jours. Face à la pression des préteurs, François Fillon n'avait guère le choix. Il fallait faire entendre tous les efforts de la France en matière de réduction des déficits. C'est dit, les efforts se concentreront uniquement sur les recettes. Parce que voyez-vous, cela fait moins de remous de ponctionner des noisettes ici ou là que de remettre en cause, profondément et définitivement, la longue liste des prestations financées à crédit par l’État. Dans son discours, François Fillon laisse transpirer une modification structurelle et profonde de la conjoncture, raison principale de la réorientation de leurs objectifs. Foutaises, pitreries, clowneries, cela fait des décennies entières que la France vie à crédit. Il n'y a là, rien de nouveau. Cela fait des décennies entières que les budgets de fonctionnement de nos politiques croissent, que des armés de fonctionnaires bureaucrates se forment, que la petite cousine de l'oncle de la nounou se fait embaucher pour un boulot fictif a la mairie du patelin du coin.
Sans diffuser là le moindre nom que ce soit. Cela fait 6 mois, qu'une de mes connaissances éloignées cumule le chômage français avec un salaire de travailleur en Australie. Mes amis, 6 mois que la France finance la recherche d'emploi d'une française qui a quitté le sol national pour partir au soleil. 6 mois, pas un mail, un RDV, une lettre d'une conseillère Pôle emploi. Fière de son coup, elle suscite l'envie des australiens qui s'émeuvent d'une telle situation.
C'est vous qui allez payer donc. Comme souvent, me direz-vous. La nouvelle tombe - a quelques jours près - en même temps que la réception de votre fiche d'imposition sur vos revenus. Mis bout-à-bout, ces fiches financeront les intérêts (!) de notre dette.Mais peu importe. Nos politiques, responsables, ont trouvé les ficelles pour remettre le bateau à flot.
"Plan de rigueur" peut-on lire ici ou là, le long des articles de journalistes compétents. Les journalistes adorent les bons mots. Les journalistes adorent, aussi, la niche fiscale qui permet - pour de biens obscures raisons - de profiter d'une déduction de 7,650 euros sur leurs revenus imposables.Un cadeau à 267 M€ sur lesquels devraient - en toute logique - s'abattre l'impôt. Au passage, notez que cet abattement s'applique au titre de la couverture des frais professionnels. Ne vous faites pas de bile, il y aura toujours une bonne raison de maintenir un avantage corporatiste.
A tout bien y regarder, c'est un plan de rigueur de pacotille. Un "plan de rigueur" bidon destiné à couvrir l'écart entre les recettes escomptées et les recettes revues suite aux corrections de croissance. Un plan à court terme. Pitoyable.
Un plan à court terme donc... qui actionne des leviers biens connus et reconnues, faciles, souvent sans conséquences sociales à assumer. Une noisette sur les clopes, une noisette sur les sodas, une noisette sur l'alcool, une noisette sur Mickey. Et puis finalement non, la noisette sur Mickey est fracassée par les responsables que nous payons grassement (et cela se voit) pour défendre le petit lobby du patelin dont il est originaire. Alors dans la précipitation on annule et on va chercher la noisette ailleurs. Un coup de roulette, le gagnant sont, les hôtels de luxe !
Le riche a les moyens. Plus ça va moins nous en avons en France donc l'étranger payera la note. Riche idée. Un doigt se lève, le ministre dudit secteur s'agite, il y a toujours des bonnes raisons - vous disais-je.
C'est une mascarade géante dont le seul but, dois-je encore le rappeler, est d'être un poil moins déficitaire cette année. Les politiques au service des lobbys s'agitent en coulisses ou sous les projecteurs de caméras pour renvoyer la patate chaude au copain. Comme tout le temps dans ce putain de pays, la bombe explosera sur ceux qui sont le moins structurés face a cet État voyou prêt a vous piquer le moindre de vos noisettes. Artisans, commerçants, professions libérales, PME, classe moyenne supérieure...
La classe moyenne supérieure, celle qui n'a pas de CMU, qui paye sa mutuelle, son transport, son essence, ses impôts, celle qui est toujours trop riche (salauds !) pour profiter des largesses du rêve de l’État Providence (sic) mais qui n'est jamais trop riche pour se couvrir d'un bouclier ou embarquer dans le bateau des copains des copains.
Paye, paye, paye.... l'absence de courage des politiques à trancher dans le vif. Paye les mesurettes, paye les avantages des protégés par l’État nounou, paye, paye, paye.
Et surtout ta gueule, notre système est le meilleur du Monde.