Ô mon beau miroir…
Quoi de plus naturel qu’un miroir chez la femme ? Mais l’image, cette projection de soi-même réjouit-elle vraiment celle qui se regarde ? Rien n’est moins sûr !
Souvent, trop souvent ai-je envie de dire, la femme contemple avec effroi la différence entre ce qu’elle est et l’idée que se font les autres. Ce sentiment sous jacent de paraître dissemblable des autres, d’occuper une place dont elle joue un rôle sans pouvoir s’en échapper, de n’être pas vraiment comme ses désirs le voudraient : à cent lieues de ses convictions et aspirations intimes ! La femme au miroir est de celles-ci. Enfin, les femmes, car dans ce roman surprenant, il est question de trois femmes, à des époques distinctes, mais qui finalement n’en font qu’une tant leurs aspirations sont communes. Cette proximité par le biais des étranges détours offerts par la vie va finir par les réunir dans une forme d’eucharistie. Chacune va ressentir un appel vers l’introspection pour parvenir à une manière de sérénité en accord avec elle. Ce genre de démarche est de la force de l’amour, celui rasant les montagnes et effaçant les préjugés mesquins de l’entourage. Un travail sur soi-même s’apparentant à une croisade vers le bien être, la plénitude de l’âme satisfaisant celle du corps par conséquence…
Un roman surprenant mais captivant, nous montrant que l’on se trompe souvent sur ce qui semble être établi : la barrière du conscient et de l’inconscient est souvent dure à discerner !