Encore une nouvelle de Maupassant ? oui, mais très raccourcie !

Publié le 05 septembre 2011 par Dubruel

LE DOCTEUR HÉRACLIUS GLOSS

Le Docteur Gloss était un savant.

Il n’avait jamais rien écrit

Mais dans sa ville de Bélavan,

Il passait pour un grand érudit.

 

Comment et pourquoi Docteur ?

Nul ne put le dire. Dans sa famille,

On était tout simplement Docteur

De père en fils, de mère en fille.

 

Du reste, s’il n’avait aucun diplôme,

Il possédait tout du savant homme.

Chaque fois que le Recteur

Parlait du Docteur,

Il souriait avec mystère.

Des témoins racontèrent

Qu’ils avaient entendu

L’Archevêque dire de lui :

Parturant montes, nascitur ridiculus mus.

 

Les élites qui dinaient chez lui

N’ont jamais mis en doute

Qu’il était somme toute

Le plus savant des Bélavanais.

 

Au physique, Héraclius Gloss tenait

De la fouine, du basset et du rat.

Autrement dit, il était chercheur,

Chasseur et rongeur.

 

Il adorait l’opéra

Et les brochettes bien mitonnées.

Avant chaque diner,

Muni d’un gros bouquin,

Il descendait faire le tour de son jardin.

 

Tous les mardis, il se rendait

Rue Faraday

Chez le seul libraire du Bélavanais

Là, Héraclius Gloss perfectionnait

Ses connaissances sur les sectes du Nord

Et celles des sauvages du Sud. Or,

Plus il furetait

Moins il trouvait la Vérité.

 

Alors qu’il philosophait chez lui,

Il proclama: -On a raison de prétendre

Que la Vérité habite dans un puits.

Les seaux ne cessent d’y descendre

Mais n’arrivent à prendre

Que de l’eau claire.

On l’a ainsi entendu faire

Son unique calembour :

-Vous devinez comment j’écris le mot

Sots !

Seul, le Recteur applaudit à cet humour.

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La Vérité toute nue

Sortit un jour de son puits.

Jeunes et vieux fuyaient sa vue.

La pauvre Vérité restait là morfondue

Sans trouver un asile où pouvoir habiter.

Florian