L’’ARCC vous convie à une conférence-débat
sur le thème :
L’héritage celtique de l’Océan Indien
animée par Dominique Aupiais
Docteur en Histoire, Université de La Réunion
Mercredi 7 septembre 2011 à 19 h
ARCC 162 bis rue Pelleport 75020 Paris
Métro Télégraphe, ligne 11
Entrée libre
La rencontre sera suivie d’une animation musicale et d’un cocktail
De la création de la compagnie d’Orient en 1642 à la fin du privilège de la compagnie française des Indes en 1767, s’étend la période des comptoirs français de l’océan Indien. Pendant plus d’un siècle, on assiste à l’installation dans chacun d’eux de quelques centaines de colons, venus en majorité des côtes bretonnes, normandes et poitevines. Où se fixent-ils durablement ? D’abord au Fort Dauphin (Madagascar), puis à l’île Bourbon, à Pondichéry, Chandernagor, Mahé, Yanaon, Karikal (comptoirs de l’Inde), à l’île de France (Maurice), à Rodrigues et enfin aux Seychelles. Ces colons ont la mentalité de leurs compatriotes de l’ouest de la France, marquée
par un profond ancrage des caractères celtiques (culture, croyances).
Pourquoi l’Ouest possède-t-il ce particularisme ? Parce qu’il a été relativement épargné par les invasions venues du sud et de l’Est de l’Europe (romanisation, germanisation). L'historien exposera ici le celtisme qui s’y est maintenu et ce qu’il a pu apporter à l’interculturalité indocéanique. Contrairement à ce qu’en disent certains historiens, la culture et les croyances celtiques n’ont pas disparu à la fin de l’Empire romain. Elles ont fortement imprégné le christianisme (dogmes de l’immortalité de l’âme et de la trinité divine par exemple).
Elles se sont maintenues au cœur du village, dans l’intimité de la famille, durant tout le Moyen Age et bien au-delà. Les gens de l’Ouest en étaient donc profondément imprégnés à l’époque moderne et ont partagé cette culture et ces croyances celtiques avec celles des peuples qu’ils découvraient dans l’océan Indien. Il en est né une sorte de syncrétisme
psycho-comportemental très particulier, dans lequel il semble parfois bien difficile de reconnaitre l’origine ethnique de telle ou telle pratique culturelle ou spirituelle.