Les “bricolages” des collèges et lycées

Publié le 05 septembre 2011 par Letombe

Abandon de certains projets éducatifs, heures supplémentaires obligatoires, réduction du nombre de cours à faibles effectifs… Le premier syndicat des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN) révèle, dans une enquête, les moyens utilisés par les établissements pour pallier la suppression de 16 000 nouveaux postes en cette rentrée.

“Le passage de l'open bar aux vaches maigres pour l'accompagnement éducatif a été apprécié plus que modérément par les équipes”, “moyens en baisse, effectifs [d'élèves, ndlr] en hausse”, “mon établissement a été plutôt bien traité”, “légère diminution de la dotation pas catastrophique”… Ce sont quelques-uns des témoignages, contrastés, recueillis par le SNPDEN, premier syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale, dans une enquête, publiée le 29 août, conduite auprès d'un panel de 1 500 collèges et lycées.

Alors que cette rentrée 2011 est marquée par la suppression de 16 000 nouveaux postes (60 000 depuis 2002), le SNPDEN montre comment les établissements jonglent entre les différents leviers à leur disposition pour permettre une rentrée scolaire “techniquement réussie”. L'enquête ne tient toutefois pas compte des ajustements de moyens auxquels devrait procéder le ministère en septembre.

Les heures supplémentaires. Selon le SNPDEN, les heures supplémentaires représentent 8,7 % des dotations, soit un nombre de 1,73 heure supplémentaire par poste (+ 3,9 %), quand la réglementation interdit d'en attribuer plus d'une sans l'accord des personnels. Un phénomène plus important dans les lycées, général comme professionnel (10 %).

Les horaires nationaux non respectés. L'étude révèle que 12 % des établissements ne respectent plus les horaires nationaux, notamment les établissements ruraux. Levier le plus employé : la limitation du nombre de cours à effectifs réduits. Viennent ensuite la suppression d'actions de remédiation, l'abandon des projets éducatifs, l'utilisation de regroupements pédagogiques artificiels…

Disparité entre établissements. Les établissements les plus sensibles sont davantage impactés par les restrictions budgétaires. “Les retraits de moyens se font en priorité là où des moyens supplémentaires avaient été mis”, précise le syndicat. Conséquence : les établissements socialement fragilisés, qui devraient au contraire bénéficier de ressources supplémentaires, sont touchés “de plein fouet”.

Dialogue “difficile” avec les académies. Un établissement sur six ignore comment sa dotation a été effectuée, un établissement sur cinq se plaint de “prévisions manipulées pour être volontairement minorées”… Et seuls 40 % des établissements ont pu faire entendre leurs difficultés auprès de l'académie. Un dialogue décidément “difficile”, regrette le SNPDEN.

Sylvain Henry

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