Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a annoncé hier “l’ouverture des médias lourds ainsi que des facilités dans la délivrance des agréments aux nouveaux titres de la presse écrite”.
S’exprimant en marge de l’ouverture de la session d’automne du Parlement, Ouyahia qui a évoqué les projets de loi liés aux réformes politiques, a estimé qu’il était question “d’importantes avancées à venir” à travers le projet de révision du code de l’information. “Les agréments des journaux ne seront plus soumis au contrôle de l’administration ou de la justice mais seront soumis à une autorité supérieure de la presse écrite qui sera instituée”, précise-t-il. Dans le même temps, le Premier ministre précisera qu’“il n'y a plus de dispositions privatives de liberté dans le projet de loi de l'information”.
D’autres projets de loi inhérents aux réformes en question seront abordés lors du prochain Conseil des ministres prévu le 11 septembre. “Dans une semaine à dix jours, nous allons examiner les projets de loi sur les partis, l’information, les associations, les finances et le règlement budgétaire”, a-t-il annoncé. Questionné à ce propos sur la prochaine tripartite, Ouyahia qui la situera entre fin septembre et début octobre annoncera qu’elle débattra de “tous les dossiers”, mais sans pour autant préciser de quel dossier il s’agit. “On se rencontrera avec la bonne volonté de tous et j’espère qu’il y aura des résultats”, estime-t-il. L’autre dossier sur lequel s’est exprimé le Premier ministre qui était du reste le seul membre du gouvernement à répondre aux interrogations de
la presse a été la situation sécuritaire.
Selon le Premier ministre, les actes terroristes de ces dernières semaines signifient “une nette progression de la destruction du terrorisme”. C’est du moins l’explication fournie par Ouyahia à propos des attentats terroristes perpétrés la semaine dernière à Cherchell et à Tizi Ouzou qu’il attribue d’ailleurs à “l’œuvre de kamikaze”. “Nous faisons face à des actes commis par des kamikazes”, lance-t-il, tout en estimant que “la première défense face à ce terrorisme est le renseignement”. “Nous appelons les citoyens à partager avec les services de sécurité les informations en leur possession”, dit-il, tout en appelant à la vigilance. “La vigilance de tous, citoyens et forces de sécurité, est également de mise car c’est monsieur tout le monde qui peut être la cible du terrorisme, ça va du membre des forces de sécurité au simple berger ou citoyen”, dit-il.
D’autant que “tant qu’il reste un terroriste, c’est une bataille à mener”, estime Ouyahia avant de noter : “Je saisis cette occasion pour me recueillir au nom du gouvernement à la mémoire des victimes du devoir national, saluer le courage et la détermination de nos différents services de sécurité, à leur tête l’armée, et appeler aussi à la vigilance et à la mobilisation de tout le monde.” Interpellé à propos de la position de l’Algérie sur la situation de la Libye, Ouyahia a expliqué que “les autorités algériennes ne ressentent aucun embarras concernant leur position, exprimée par le ministre des Affaires étrangères”. Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, “s'était exprimé sur la position de l'Algérie au nom de la République”, note le Premier ministre, avant d’expliquer que “l'Algérie et la Libye sont liées par des relations de fraternité et de bon voisinage”. Aussi le Premier ministre a expliqué que “le retour de la sécurité et de la stabilité en Libye, que nous souhaitons rapide dans ce pays frère, permettra le retour à nos relations fortes et solides et favorisera la construction de l'édifice maghrébin”.
Aussi et à propos de l’accueil de la famille de Kadhafi par l’Algérie, le Premier ministre a indiqué que “quand des pays ont accueilli la famille de Saddam et de Ben Ali, ce n’était pas la fin du monde. L’Algérie dans ce cas n’a fait qu’un geste humanitaire”.
Par Nadia Mellal