Les dernières élections présidentielles françaises m’avaient, je dois le reconnaitre, passionné et pour cause!
Ces élections représentaient naïvement à mes yeux l’expression parfaite de la démocratie et de la liberté : des élections qui engageaient l’avenir d’un pays et qui se déroulaient sous nos yeux ébahis de frustrés de la politique! Je regardais cela comme un film, comme quelque chose d’irréel, d’inaccessible!
Et au fur et à mesure de l’avancement de la campagne, je sentais que finalement les choses n’étaient aussi belles, ni aussi claires ni surtout aussi “propres” qu’elles en avaient l’air!
Je me souviens des coups tordus que les éléphants du Parti socialiste ont tissé à Ségolène Royal pour qu’elle n’accède jamais à la présidence, alors que les militants de base avaient placé tous leurs espoirs en elle!
Je me souviens des premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy qui s’est très vite transformé de “président du pouvoir d’achat” en “président des riches”, jetant par dessus l’épaule les belles promesses de sa campagne!
Sans être prétentieux, je me souviens avoir écrit sur cet espace un billet quelques minutes après l’annonce de la victoire de Sarkozy qui se terminait ainsi :
“Mais il reste la réalité et à partir de demain les français sentiront que quelque chose en France a changé, peut-être pas dans le sens qu’ils ont désiré! Il y a en Sarkozy quelque chose de dangereux : il est trop parfait! Maintenant que vont faire les socialistes?”
Quatre ans plus tard, à la veille d’une nouvelle campagne présidentielle, je vois les socialistes encore une fois se tirer dans les pieds es uns les autres, malgré une unité de façade!
Je vois D.S.K., hier candidat-messie et aujourd’hui homme public déchu, occuper la une des médias français après une sombre et obscure histoire de fesses, plus importante aux yeux des journalistes français que la crise ou que le chômage!
Je vois les hommes et femmes politiques de tous bords se lancer des petites phrases assassines, plus virulentes d’une giclée de vitriol, mais qui ne font pas bouger d’un iota le débat politique !
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélanchon : même combat parait-il!
David Cohn-Bendit soutient Eva Joly du bout des lèvres mais n’hésite pas à la descendre en flammes à la moindre occasion!
Olivier Besancenot, out du circuit présidentiel : il est à bout de souffle, le facteur de Neuilly? On est loin de la ténacité d’Arlette Laguillier!
La droite se déchire allègrement, en reniant les premières décisions du quinquennat (bouclier fiscal et tutti quanti), en oubliant ses promesses, en proposant des mesures qu’elle retire aussitôt ou qu’elle adopte après mille et un amendemants qui les vident de leur sens!
Le centre comme toujours court après lui-même en se cherchant un leader entre François Bayrou, le naïf ambitieux, Jean-Lois Borloo, l’éternel indécis et Hervé Morin, le traitre trahi.
Seul Nicolas Sarkozy quand il s’occupe des problèmes internationaux semble tenir la barre : je dis bien “semble”, car au fond il agite souvent de l’air chaud en croyant jouer au maitre du monde!
La guerre en la Géorgie et la Russie? Il croit l’avoir éviter! Il croit ….
La crise financière? Elle est toujours là, malgré ses déclarations, ses gesticulations, ses G8, ses G20 et autres je ne sais quoi!
La Grèce? Ce serait lui encore, alors qu’il n’arrive pas imposer un plan de rigueur à sa propre majorité!
La Libye est débarrassée de Kaddafi? On le dit! Mais rien n’est encore joué : demandez-le aux libyens, pas à BHL, le philosophe-ministre des A.E. par intérim!
Puis cette manie de Sarkozy de dire : “Vous voulez savoir ce que je vais faire? Eh bien, je vais vous le dire!” m’insupporte au plus haut point, en ce sens que le président exprime ainsi son incapacité à jouer convenablement son rôle!
Mais ce qui m’a éloigné petit à petit de la politique française, ce sont les déclarations stéréotypées des différents ministres qui reprennent au mot près les instructions reçues de l’Elysée : on avait souvent l’impression qu’ils se comportaient comme nos ministres qui ne disposent ou ne veulent disposer d’aucune marge de manoeuvre ni d’aucun courage ou d’ initiative.
Je ne vois donc pas matière à m’intéresser spécialement à la politique française, d’autant que chez nous ces derniers mois et les prochaines semaines ont été et seront déterminants pour l’avenir de notre pays!