Titre : La Vie des (très) Bêtes
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Mars 2011
J’ai découvert Marion Montaigne avec son blog « Tu mourras moins bête ». Elle part d’une question sur le monde (« pourquoi les passagers d’un avion n’ont-ils pas tous un parachute ? ») et y répond de façon scientifique avec beaucoup d’humour. Ici, je vais parler d’un ouvrage paru aux éditions Bayard : « La vie des (très) bêtes ». Même principe plus ou moins : on part d’un animal et on décrit son comportement. Evidemment, l’auteure s’attardera sur les points les plus ridicules de chaque animal…
L’ouvrage fait une petite centaine de pages pour quarante animaux (ou fiches). Le tout est présenté dans un petit format souple. Forcément, certaines fiches sont plus réussies que d’autres. Le but est avant tout d’émettre un fait sur l’animal et de le détourner en humanisant l’animal. Ainsi, le rhinocéros était laineux. Marion Montaigne va nous expliquer qu’en perdant ses poils, il en a gardé sur le nez et que ça a fini en corne ! Le décalage est toujours présent avec la connaissance. Si bien qu’on s’amuse et qu’on apprend des choses. Vous avez dit « pédagogique » ?
En effet, je tiens à préciser que l’ouvrage est édité dans une collection « jeunesse ». Cependant, l’humour se Marion Montaigne et sa capacité à détourner les vérités scientifiques me paraît plutôt adulte… Cependant, de grandes fiches anatomiques de certains animaux renforcent l’aspect apprentissage du bouquin, de même que le quizz de fin !
Marion Montaigne a une capacité extraordinaire : elle arrive à partir dans des délires avec des faits réels. En cela, on ne peut s’empêcher de penser à Reiser et à « La vie des bêtes » (dont le titre même semble être une référence !). Cependant, on est loin d’un plagiat mais plutôt proche de la référence. Car l’auteure a une vraie patte, un univers qu’elle manie avec beaucoup d’humour. On est loin des préoccupations sociétales de Reiser. La science est vraiment le point d’orgue du monde de Marion Montaigne.
Graphiquement, difficile de ne pas penser à Reiser non plus. Le trait est très relâché, bien que moins « brouillon » que le maître. J’apprécie beaucoup le style de Marion Montaigne, très reconnaissable, simple mais efficace. De nombreux petits détails sont ajoutés aux planches pour ajouter des pointes d’humour.
J’ajouterais cependant un petit bémol sur la colorisation. Etant habitué au blog de Marion Montaigne, j’apprécie ses aquarelles. Ici, la colorisation est plus froide et le choix des couleurs pas toujours judicieux. De plus, certaines planches ont un niveau de colorisation plus poussé, ce qui est assez étonnant dans un ouvrage papier. Ce n’est pas un obstacle à la lecture, ni à la lisibilité, mais j’ai été assez déçu sur ce point-là.
Au final, cet ouvrage est des plus sympathiques. Plein d’humour, il vous fera à coup sûr passer un bon moment. L’humour décalé de Marion Montaigne fait mouche et le dessin sait se mettre au profit de l’humour. Qui plus est, on apprend beaucoup de choses sur nos animaux préférés… Que demander de plus ?
par Belzaran
Note : 14/20