Max et les Maximonstres (Where the Wild Things Are), réalisé par Spike Jonze, d’après le livre illustré de Maurice Sendak, avec Max Records, Catherine Keener, Paul Dano… sortie cinéma 12/2009
En 1999, Spike Jonze réalise le positivement torturé Dans la peau de John Malkovitch, d’après un scénario de Charlie Kaufman (également scénariste du merveilleux Eternal Sunshine of the Spotless Mind réalisé par Michel Gondry). Il se consacre ensuite à la réalisation de clips musicaux pour des artistes tels que Björk, REM ou Fat Boy Slim. En 2005, il s’intéresse à l’adaptation sur grand écran du livre illustré pour enfant Max et les Maximonstres (Where The Wild Things Are) de Maurice Sendak et s’octroie le soutien du scénariste Dave Eggers (également co-scénariste avec Vendela Vida du chaleureux Away we go réalisé par Sam Mendes).
Publié dans les 60′s, Max et les Maximonstres de Maurice Sendak a traversé les décennies en remportant de nombreux prix et en se voyant traduit et réédité dans plusieurs pays. Sa popularité tient à ses illustrations au style unique (des dessins merveilleux aux crayons de couleur) et à la façon dont l’auteur conte, sur un ton enfantin et en quelques lignes, l’aventure imaginaire que s’invente le jeune Max pour se défaire de sa colère et de sa frustration. Dans son costume de loup, quand le monde adulte se confronte à ses envies, il traverse l’océan, découvre une île et devient roi des monstres géants qui l’habitent. Mais s’il renifle une bonne odeur de plat chaud mitonné par maman, il ravale sa rancœur et rentre à la maison.Spike Jonze propose une adaptation cinématographique parfaite à mon sens. Un scénario étoffé, une vision personnelle, une réalisation à la fois juste, audacieuse et peaufinée. Visuellement, de vrais décors et de vrais monstres (costumes et animatroniques) font toute la différence (seuls les mouvements des visages sont retravaillés numériquement). Mon immersion dans ce monde onirique est totale et je me retrouve sans peine dans ce héros au costume de loup. Le jeune acteur Max Records endosse le rôle parfaitement d’ailleurs et son interprétation est impressionnante de sincérité. La touche finale, c’est la BO incroyable de Karen O and the Kids (les chansons du film ont été écrites par Karen Orzolek, chanteuse du groupe « The Yeah Yeah Yeahs« ). Chaque chanson est en parfait accord avec la séquence qu’elle accompagne et le cœur est vite porté par cette ambiance indie-folk mêlée à des voix d’enfants.
Là où le réalisateur m’épate, c’est quand il s’agit de retrouver le sens premier de l’œuvre originale : évoquer la nostalgie d’une époque où tout était possible, où chaque sentiment était d’une brutalité vive et éphémère mais riche d’enseignement. Comme il le dit si bien, il ne s’agissait pas de faire un film pour enfant, mais un film sur l’enfance. Pour ma part, Max et les Maximonstres (Where the Wild Things Are) m’a emporté dans un tourbillon d’émotions poignantes et authentiques.
Je veux un costume de loup !
10/10
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