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Agence d’idées (2) : il faut sauver le soldat Marleix

Publié le 04 septembre 2011 par Variae

Il devient de plus en plus difficile d’exercer la fonction de responsable politique de premier plan. Sur Internet, des commentateurs lâches et anonymes cherchent la moindre occasion pour lyncher les malheureux élu(e)s qui ont le courage d’un certain franc-parler. Ce week-end, c’est Alain Marleix, spécialiste reconnu de la circonscriptionnologie, qui en a fait les frais, suite à quelques mots peut-être imprudents sur le vert Jean-Vincent Placé, « notre coréen national ». L’indignation surjouée de la gauche n’est pas sans rappeler celle qui s’était déjà déchaînée lors des innocent propos de Brice Hortefeux sur les Auvergnats.

Agence d’idées (2) : il faut sauver le soldat Marleix

Même si on peut penser les Français (y compris d’origine auvergnate ou coréenne) suffisamment intelligents pour voir à travers les manœuvres politiciennes de l’opposition, la jurisprudence Hortefeux, justement, nous montre combien il est important, dans ce genre d’incident, de trouver rapidement les bons mots pour éteindre l’incendie et rassurer les citoyens. L’agence d’idées Variae a donc mis au travail son groupe thématique « Amitié entre les races » toute la nuit pour produire ces quelques propositions d’éléments de langage, à destination d’Alain Marleix, pour inverser la tendance chez les commentateurs. Elles ne sont pas exclusives les unes des autres et peuvent être tentées à tour de rôle, sans ordre particulier, en respectant simplement un délai de transition de 48H, temps nécessaire pour que l’opinion et les médias aient oublié la tentative précédente.

(1) L’exaltation patriotique

Les commentateurs se sont concentrés sur « coréen », quand il fallait méditer le « national ». Tout ce qui est national est bien, et même mieux. Il n’y a qu’à prendre quelques exemples : l’hymne national ; la fête nationale ; l’Assemblée nationale ; la police nationale. D’ailleurs, les étudiants gauchistes ne se battent-ils pas pour que les diplômes restent nationaux ? Coréen national est donc un compliment. Alain Marleix a voulu signaler qu’il reste de vrais patriotes chez les Verts, et qu’il ne confond pas Vincent Placé avec la chantre de l’anti-France qu’est Eva Joly. Monsieur Placé devrait donc présenter ses remerciements, plutôt que réclamer des excuses.

(2) L’erreur de compréhension

Le journaliste – cela arrive – a mal compris, et/ou mal retranscrit les propos d’Alain Marleix. Ce qui a terminé, dans le papier de Public Sénat, sous la forme de « coréen national », était originalement tout autre. Plusieurs possibilités : « notre Coraya national » (comme la marque de bâtonnets de poisson, pour insister sur la capacité de l’élu vert à se faufiler partout), « notre Corse un rien national » (pour insister sur son caractère impétueux), « notre cher aryen national » (pour montrer que l’on n’accuse pas du tout l’élu d’appartenir à une peuplade inférieure).

(3) La politesse et l’euphémisme

Cruelle incompréhension, ce que la gauche a fait mine de prendre pour un adjectif raciste et insultant était en fait la marque d’un grand effort de courtoisie et de modération langagière. En effet, quelle serait la première impulsion d’un militant UMP lambda pour parler de Monsieur Placé ? Évidemment : niakoué, rastaquouère, chintok, bridé, asiate. Alain Marleix, homme respectable et respectueux des populations non blanches, a voulu montrer le bon exemple, en employant un terme non seulement neutre, mais témoignant en outre d’un impressionnant degré de connaissance de l’Asie : elle n’est pas constituée d’un seul pays (la Chine) et d’un seul peuple (les jaunes), mais bien de plusieurs contrées différentes, dont la Corée. D’ailleurs, Alain Marleix a de très bons amis coréens.

(4) Le private joke entre coréens

Comme pour Brice Hortefeux, les journalistes ont raté la dimension d’auto-dérision des mots d’Alain Marleix. Car il faut désormais le révéler : Alain Marleix est d’origine coréenne. L’allongement horizontal de ses yeux n’est pas dû à une accumulation de tissus adipeux, mais bel et bien à des gènes de coréen qui génèrent, c’est bien connu, des yeux bridés. Il faut donc tout remettre en contexte : on a affaire à des mots affectueux (« notre ») et pleins d’humour d’un coréen à un autre coréen, un peu comme une accolade verbale entre auvergnats. D’ailleurs, Alain Marleix a beaucoup de famille coréenne.

(5) La polysémie sur le mot « coréen »

Dommage que personne ne lise jamais les phrases jusqu’au bout. Qu’a exactement dit Alain Marleix ? « Dans l’Essonne, où notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes ! ». Aux plumes. Eh oui : le Coréen est un oiseau très rare, que seuls quelques très fins connaisseurs du terroir français, comme le spécialiste UMP des circonscriptions, connaissent. De même que l’on peut dire d’un individu bougon et taciturne qu’il est un « ours », ou d’une personne peu douée pour faire quelque chose qu’elle est une « chèvre », on peut comparer un homme politique particulièrement habile au coréen, oiseau connu pour dominer les autres espèces à plumes sur un territoire donné. D’ailleurs, Alain Marleix aime beaucoup les oiseaux étrangers.

Romain Pigenel

D’autres préconisations de l’agence d’idées Variae ici.


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