chômage:le calme qui précède la tempête ?

chômage:le calme qui précède la tempête ?

Un temps caniculaire, une oisiveté insupportable et une présence policière accrue. Pratiquement rien n'a changé à Ouargla depuis les dernières émeutes de juillet. Les problèmes des habitants, liés dans leur grande majorité au chômage des jeunes, sont toujours d'actualité. La tranquillité ayant régné sur la ville pendant le mois sacré du Ramadhan semble n'être que le calme qui précède la tempête. Une nouvelle manifestation est annoncée pour le 5 septembre devant le tribunal de Ouargla, en soutien aux deux chômeurs qui seront jugés ce jour?là pour avoir voulu attenter à leur propre vie en tentant de s’immoler par le feu il y a quelques mois. Les tensions entre les chômeurs – surtout les jeunes – et l'administration n'ont en effet pas disparu, malgré l'installation d'une commission d'enquête sur le fonctionnement de l'ANEM dans la région.
« Les membres de la commission d'enquête ont arrêté pratiquement tous les employés de l'Anem, même le directeur », croit savoir Tahar Belabes, porte?parole du Comité national pour la défense des droits des chômeurs en évoquant la commission dépêchée à Ouargla, il y a plus de deux mois, par le ministère du Travail pour assainir la direction régionale de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) accusée de passe?droit. « Mais la pression sur les habitants demeure intacte avec la présence des agents de l'ordre dans toutes les administrations et les lieux publics et les jeunes qui restent encore sans emploi »,ajoute Tahar Belabes. Selon lui, ces jeunes envisagent même d'organiser un rassemblement pour demander le départ de la commission. Le discours prononcé par Mohamed Tahar Chaâlal, le directeur général de l'ANEM, dans cette ville du Sud quelques temps après l'envoi de la commission, ne les a pas rassurés. Ce genre de discours, selon Tahar Belabes, n'a plus aucun effet sur les jeunes qui, avec leurs familles, vivent continuellement dans le besoin. « On sait très bien que M. Chaalal ne peut rien contre le problème du chômage », précise?t?il. Les sociétés installées dans la région proposent un nombre très important de postes d'emploi et recrutent comme elles veulent sans passer par l'agence, continue notre interlocuteur.« La mafia du dossier de l'emploi est plus forte que Chaalal. Et puis ces sociétés appartiennent à des gens bien épaulés », rappelle?t?il. L'ultime recours pour ces jeunes désœuvrés est désormais de faire du bruit pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la misère et la pauvreté dans lesquelles ils sont confinés. « Et puis dans son discours, il a précisé que les problèmes de la majorité des chômeurs seront réglés. Il a ajouté que les profils du reste sont connus : des gens à problèmes, allusion faite aux chômeurs qui participent aux manifestations », regrette encore Tahar Belabes. En rendant public le bilan des réalisations économiques et sociales en Algérie, le gouvernement avait annoncé le 8 août dernier la création de 1,09 million d’emplois au cours des six premiers mois de l’année 2011. Les chômeurs, eux, n'ont rien vu venir. Beaucoup sont toujours sans emploi, surtout dans la région sud du pays.« La majorité des emplois qui auraient pu être créés sont précaires. C'est le cas des gens qu'on connaît dont certains font partie du comité. Ils ont tous été embauchés dans le cadre de certains dispositifs de pré?emploi, dont celui d'aide et d'insertion professionnelle (DAIP). Et cela ne règle en rien leur situation », avait précisé Samir Larabi, membre du même comité dans une déclaration à TSA. Ainsi, le comité national pour la défense des droits des chômeurs va tenter d'organiser un nouveau sit?in devant la présidence de la République pour faire entendre ses revendications qui n'ont toujours pas reçu de réponse favorable. Les membres de cette organisation se réuniront le 10 septembre prochain à Alger pour décider de la date du sit?in