Médicaments : intérêt du grand conditionnement ?

Alors que les mutuelles santé ont récemment entamé un immense combat à l’encontre du Plan Fillon envisageant de les imposer avec plus d’ampleur dans l’optique du financement de l’Assurance Maladie, il convient de rappeler que des mesures affichant davantage de pertinence ont été mises en œuvre par le passé. A cet égard, il s’agit notamment de citer le recours à de grands conditionnements s’agissant de quatre pathologies chroniques (le diabète, l’hypertension artérielle, le cholestérol et l’ostéoporose). En effet, cette méthode de conditionnement permet de réaliser de substantielles économies en matière de protection sociale aussi bien pour l’Assurance Maladie que chaque mutuelle santé. Il nous appartient naturellement de rappeler que l’intervention complémentaire d’une mutuelle santé est étroitement au remboursement préalablement effectué par l’Assurance Maladie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le désengagement progressif mais constant de l’Assurance Maladie pèse lourdement sur le budget annuel des mutuelles santé qui s’appuient très majoritairement pour ne pas dire exclusivement sur les cotisations acquittées mensuellement par les adhérents.

En conséquence, il est de bon aloi d’évoquer désormais plus précisément la question du conditionnement supérieur de ces médicaments destinés au traitement de maladies malheureusement chroniques dont nous avons dressé la liste précédemment. Ainsi, l’Assurance Maladie avait indiqué dans un rapport publié en 2010 que « les grands conditionnements représentent une économie pour l’Assurance Maladie, les patients et leurs assureurs complémentaires, en effet, le coût d’un traitement est en moyenne 13% moins cher que celui réalisé avec des boîtes mensuelles. En régime permanent, l’économie globale pour les trois acteurs a représenté près de 105 millions d’euros en 2009 ». Or si les résultats constatés jusqu’à présent sont d’ores et déjà très satisfaisants, il faut préserver dans cette voie dans la mesure où une consommation sous forme de conditionnement élevé équivalente à 60% de la consommation globale de médicaments destinés au traitement desdites pathologies permettrait de préserver près de 400 millions d’€uro chaque année. Il s’agit donc d’un enjeu fondamental à propos duquel les professionnels de santé, les patients et les organismes de protection sociale doivent s’entendre collectivement.