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Les Ombres sensuelles de Carey Wallace

Par Nadjabreton

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Les nouveaux auteurs sont au rendez-vous de cette rentrée littéraire. Nadja n’a pas chômé cet été, entre la lecture des classiques et celles des nouveautés. Le premier roman de l’Américaine Carey Wallace, La Comtesse et les Ombres, a particulièrement retenu son attention. Librement inspiré de l'histoire de la première machine à écrire, ce livre emprunt d’imaginaire et d’onirisme, est un hymne aux sens.

Louise

La Comtesse et les ombres
Carey Wallace
Presses de la cité
ISBN : 9782258081161
19 € - 276 p.

La Comtesse Carolina Fantoni passe son temps au bord du lac que son père a aménagé. Elle aime s’y promener, rêver, observer ce qui l’entoure, humer les mille arômes qui s’en dégagent. C’est là-bas qu’elle rencontre son ami d’enfance, Pellegrino Turri qui partage avec elle ses expériences scientifiques. Mais, alors qu’elle s’apprête à épouser Pietro, le parti le plus convoité de la région, des ombres viennent obscurcir son bonheur. Carolina perd peu à peu la vue. Contrainte de faire face à la cécité, elle s’évade dans ses rêves, en recréant un monde où la lumière mène la nature vers une beauté aux couleurs et aux nuances infinies.

Trois raisons de lire ce roman...

... Une histoire aux frontières du conte merveilleux qui nous transporte au début du XIXème siècle dans une vallée italienne. Le lecteur ne sait pas exactement où et à quelle période il se trouve. Ainsi, ce trouble laisse la voie libre à l’imaginaire et l’intemporel. Le cadre bucolique entre la forêt et le lac est digne des romans de la table ronde. Une influence chevaleresque, mêlée d’une inspiration romantique (incontournable au XIXème siècle !)
... Une histoire sensuelle et amoureuse sans jamais parler d’amour. Le lecteur vit au rythme des émotions pudiques de Carolina, il voyage au gré de ses sens, respire le parfum des fleurs de son jardin, du bouquet dans sa chambre, entend la formidable musique qui s’élève du salon, ou de la cime des arbres, ou encore de la cage de Babolo. La Comtesse nous entraine dans une véritable valse synesthésique, où les odeurs se mélangent aux couleurs, et les matières se laissent écouter.
... Une histoire sur l’obscurité qui ne tombe pas dans le pathos. Une écriture poétique, lyrique, sur la perte d’un sens, la vue. Mais le style de Carey Wallace ne se transforme jamais en longue plainte. Les ombres de Carolina sont inexorables, mais elle compose avec. Elle s’y prépare, et laisse ses autres sens se développer. Les émotions sont toujours retenues, c’est ce qui fait aussi le charme de ce roman plein de nuances.

Nadja pour Chroniques de la rentrée littéraire


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