J'avoue, j'ai un peu cramé du ciboulot. Enfin… pas vraiment, j'essaye de m'adapter à ma nouvelle ambiance sociale, c'est tout. Don't judge (ça, par exemple, c'est très québécois de foutre des mots anglais un peu partout). Et puis, je suis comme les femmes, quand je change de vie, je change de style. Quand j'étais à Bruxelles et que je changeais de mari, j'optais pour des nouveaux cheveux. Alors, comme là j'ai carrément changé de continent, ben j'ai un peu pété une durite… ou plutôt, je suis revenu à un amour de jeunesse : le streetwear (qui est devenu couture en vieillissant). Mais attention : que les offusqués reprennent leur respiration, je ne suis pas en pleine phase adolescent bling bling party, traînant ma vieille carcasse en jogging informe et veste assortie. Que nenni. J'en ai trop appris de belles en Europe, seulement je n'ai jamais vraiment osé pousser le bouchon trop loin de peur de me faire lapider sur la place Anneessens. Ici, entre le « aucun souci à avoir » ressenti post exploration et surtout ce retour à la fac où les jeunots dandinent leurs postérieurs aussi fermes que de la roche, casquette vissée sur le crâne, il fallait que j'agisse : la dernière fois que je me suis pointé en cours (j'adore dire cette putain de phrase), c'est à peine si une de mes camarades ne m'a pas sorti un : « Monsieur, c'est bien ici le cours d'histoire de la mode? ». « Non mais, espèce de grosse conne, est-ce que j'ai l'air d'avoir 45 ans ?! ». Il faut dire que ma longue chemise en soie Dévastée et mes mocassins en cuir sortis de la très chic boutique de Mademoiselle François juraient un tout petit peu avec la faune ambiante.
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En effet, au pays du caribou, du sirop d'érable et des marchés bio, on ne lésine pas sur la « coolitude ». C'est comme si on nous disait dès le départ : «Ecoute, il fait -12 000 ici l'hiver, alors c'est confort, cool et mode, dans cet ordre mec ! Il faut d'abord penser à survivre petit européen ». Tout ça mixé avec un gros relent de new age attitude façon « soigne ton corps où tu mourras dans d'atroces souffrances ». Ben, en résulte que tu ne fais pas trop ton malin… Mais ce n’est pas pour me déplaire.
Même en soldes, impossible de se payer une pièce. Mais comme maintenant je sais que je vais pouvoir le porter sans risquer une guerre de religion, I'm saving my money (oh putain, ça recommence !). L'été prochain, je serai en Willhelm ou je serai ronchon.
On ne vous parle pas des BAPE clothing, marque japonaise et fétiche de ce bon vieux Pharell Williams, BBC (Boy Billionaire Club), fer de lance du streetwear de luxe ou autre classique dans le genre college comme Kitsuné. Après, vous allez dire qu'on est trop long. En tout cas, je teste, hein ! On verra bien ! Ce qui est certain, c'est qu'ici, je ne vais pas choper les jolis garçons avec les codes européens. Et le mari pour passer l'hiver au chaud, c'est plus important que d'être fidèle à sa patrie mode… Té-té-té ! Il n'y a pas de « mais… ». C'est pas vous qui allez vous geler les couilles pendant six mois. Et puis, ça c'est pour le jour, attendez de voir le soir…
Bien à vous.
PS : Pour les sneakers, PITIÉ ! On reste traditionnel et on ÉVITE à tout prix les sneakers proposées par les maisons de couture, c'est tellement surfait, ringard… Ça crie : « J'assume pas d'être un vieux-jeune ! ». Moi, j'assume ! Alors, je suppose que s’il existe des marques qui sont SPÉCIALISÉES dans leur création, c'est pas pour rien. Merci.