Magazine Culture
Au fil des reportages et des éditoriaux consacrés au printemps arabe, on en venait à oublier que le soulèvement régional avait été déclenché en Tunisie dans les derniers jours de l'automne 2010, puis que l'autocrate égyptien était tombé au cœur de l'hiver. L'été tirait à sa fin et les commentateurs s'interrogeaient déjà sur l'enlisement d'une contestation apparemment incapable d'ajouter un troisième dictateur à son palmarès. La victoire de l'insurrection à Tripoli ne relance pourtant pas en tant que telle le cycle des saisons révolutionnaires, elle s'inscrit, comme les autres manifestations de ce mouvement multiforme, dans le temps long d'un profond bouleversement, à l'échelle de l'ensemble du monde arabe.