Se préparer au black-out

Publié le 03 septembre 2011 par Pwrlovers @pwrlovers

Des « black-outs », ces pannes électriques à l’échelle du réseau tout entier, surviennent dans toutes les régions du monde. Elles désorganisent profondément la vie des gens. L’agence internationale de l’énergie a publié un rapport en août 2011, intitulé « SAVING ELECTRICITY IN A HURRY », qui fait le point sur les actions les plus efficaces à mettre en oeuvre quand elles surviennent.

Photo flickr CC Emiliano Iko

Il est plus que probable que l’avenir nous réserve de nouveaux épisodes de black-out, même en France. La demande croissante d’électricité, conjuguée à la fragilité des réseaux vieillissants et à la complexité apportée par les énergies intermittentes (solaire, éolien, etc.) favorise le risque de panne, sans compter les situations de catastrophe naturelle.

L’exemple le plus récent est évidemment le Japon, qui a du fermer en quelques minutes plusieurs centrales nucléaires à la suite du tsunami de mars 2011. Les consommateurs ont fait face à une baisse de la production de 15 %, sans aucune préparation.

D’autres exemples historiques trouvent leur causes dans des sécheresses, qui empêchent le refroidissement des centrales nucléaires, l’augmentation du prix des combustibles pour les centrales à gaz ou à pétrole, des avalanches, ou tout simplement le manque d’investissement dans des pays où la demande est en forte croissance.

Types de black-outs

Le black-out surgit au moment où la demande d’électricité devient plus importante que l’offre, entraînant une surchauffe du système. Souvent, on constate un effet domino : un système saturé dans une région provoque un appel imprévu au système d’à côté, avec qui il est connecté, et propage le déséquilibre.

Ces catastrophes ont toujours un coût très important, que ce soit pour les zones en développement, ou pour les nations les plus avancés économiquement. En Éthiopie, les défaillances de la distribution ont privé le pays d’1,5 point de PIB en 2009 – 1010. Au Canada, la sécheresse qui a touché la région de l’Ontario en 2003, empêchant les centrales électriques de fonctionner, a été désignée comme responsable d’une diminution de la croissance de 0,7 point.

Pour modifier la demande, les autorités peuvent agir sur plusieurs leviers :

  • modifier les tarifs (par exemple mettre en place un prix du kilowatt-heure prohibitif pendant les heures de pointe),
  • faire changer les comportements (par exemple, convaincre les citoyens de diminuer de deux degrés la température à l’intérieur des maison)
  • investir pour mettre les équipements aux normes les plus récentes (par exemple, remplacer les ampoules à filament par des ampoules LED)
  • mettre en place un système de rationnement ( autoritaire ou incitatif)

Pour choisir parmi ces outils, ceux qui seront les plus efficaces sans trop pénaliser la population, il faut connaître précisément les habitudes de consommation d’un pays. Une bonne préparation permet d’élaborer des scénarios de crise acceptables socialement. Il suffit de regarder ce schéma pour s’en convaincre : on remarque que le Japon consomme énormément d’électricité pour la climatisation. Une des premières mesures que le gouvernement a pu prendre a été de demander à la population de couper ces appareils.

Les consommations par appareils

Ces mesures prise en catastrophe peuvent parfois aboutir à des économies d’énergie durable. Ainsi, les Japonais ont réappris à utiliser les stores en bambou traditionnels qui protégeaient les intérieurs de la chaleur.

A chaque pays ses gisements d’économies, plus ou moins désagréables à mettre en oeuvre. Toujours est-il qu’il faut les connaître pour se préparer en cas de mauvaises surprises.

Remonter à la source :

IEA