Earth 2
Saison unique – 22 épisodes
Diffusion vo: NBC – 6 novembre 1994 – 4 juin 1995
Dans le futur proche, la Terre est devenue presque invivable et de nombreux humains vivent dans des stations orbitales. Mais l’absence de nature dans ces stations fragilisent les enfants dont une partie meurent à l’âge de 9 ans. Il faut donc coloniser une nouvelle planète. On suit alors un équipage parti dans la précipitation et ayant atterrit de façon catastrophique sur la nouvelle planète prévue pour remplacer la Terre.
Des aliens dans une série ? Ne cherchez pas, oui, Spielberg est là à la production. Earth 2 était l’évènement de rentrée de NBC en 1994 et le pilote en deux épisodes montés comme un téléfilm le prouve. La réalisation est de très haut niveau pour l’époque et est encore aujourd’hui bien supérieure à de nombreuses séries modernes. Les plans de l’espace sont tout simplement magnifiques et la réalisation en extérieur a fait l’objet de recherches de lieux précis et parfaitement adaptés pour décrire la nouvelle planète, avec ce coté rocailleux, froid et inhospitaliers.
Le problème est que l’espace n’est qu’un lointain souvenir dès le second épisode. C’est une série qui se déroule sur la terre ferme et s’oriente du coup plus vers de la science pure que du space opera. Non, la série n’est pas une série dans l’espace avec un vaisseau en perdition ou un long voyage interstellaire. On est juste face à un groupe de survivants qui doit apprendre à vivre ensemble et faire avec les moyens du bord pour survivre face à la nature, les autochtones et les trahisons et autres mystères mystérieux découverts au cours de leur périple pour rejoindre la zone prévue pour leur camp de base depuis la zone où ils se sont crashés. On est finalement plus dans une optique de transposition de la conquète de l’ouest en version spaciale. On aurait pu les imaginer en diligences, stetsons et santiags avançant vers l’ouest américain encore inconnu.
La série va alors s’efforcer de développer toute une mythologie, notamment à bases de complots humains puisqu’ils découvriront bien vite qu’ils ne sont pas les premiers humains sur place et que le conseil a des autres vues qu’une simple installation tranquille. La série développera aussi différentes espèces aliens, qui ont le bon goût de ne pas être comme des humains mais avec la peau verte et des antennes pour faire style. Les terriens (oui, pas génial le nom de cette espèce en vf, les terrans en vo) ont beau être humanoïdes, leur mode de vie est vraiment différent et la communication par le biais du plan des rêves est original et intéressant car tout n’y est pas clair, ce qui offrira son lot de quiproquos et autres approximations.
Les épisodes s’avèrent indépendants pour la plupart même si une évolution est à noter parmi les personnages. Certains meurent, certains deviennent plus sympas, moins boulets. Mais les intrigues sont là pour un épisode avec un schéma un épisode = un problème, même si parfois des éléments courent sur deux ou trois épisodes comme par exemple le premier humain rencontré sur place qui suivra le groupe durant 3 épisodes mais qui auront chacun leur propre intrigue indépendante.
Coté casting, on retrouve du solide avec Clancy Brown et Debrah Farentino en têtes d’affiches. De nombreuses têtes connues seront aussi en guest, comme Tim Curry par exemple, ou Terry O’Quinn, avec ou sans sa moustache de la mort suivant les épisodes. Mais bon, l’exprience manquait à certains et leurs personnages n’étaient pas forcément superbement écrits. On sent quand même vachement les progrès faits par Clancy Brown et on peut douter que cela soit le même ici que celui qui est magistral en frère Justin dans la caravane de l’étrange (Carnivale)
Et c’est donc là le gros problème de la série, en plus du coté assez automatique du problème de la semaine. Les personnages sont taillés à la hache. La composition de l’équipe empile les stéréotypes, même pour l’époque. On a beau avoir pour la première fois une femme chef d’équipe, celui-ci ne prend quasiment jamais une décision pour le groupe et en plus, tout est motivé par son gamin. A coté de celà, on a le bricoleur un peu cool qui se taperait bien la chef, le vieux sage, le robot (au sens propre), le chieur, celle dans la lune …
Mais le pire reste le coté « on veut séduire la famille ». On se farcit donc deux gosses de 8 et 10 ans, Ulysse et Lou (True en vo) et une bestiole très E.T. au début. Et c’est juste trop chiant. Ils centralisent beaucoup trop les histoires et sont courament sources du problème de la semaine parce qu’ils font une connerie. En plus, bien évidemment, le gamin se retrouve devenir une sorte d’élu à la con, lien entre les humains et les terriens, parce que ces derniers l’ont guéri du syndrôme. Salauds de terriens ! Vous ne pouviez pas le laisser crever ? Heureusement, la seconde partie de saison les oublie un peu et c’est tout de même mieux. Enfin moins pire.
Voilà le problème et en conséquence la chute d’audience qui sera fatale à la série. Les épisodes s’enchainent sans grande passion. On est devant de l’archi classique, pas forcément mauvais, mais à l’intérêt variable selon le problème du jour. Et les personalités des survivants n’ont rien d’attachant, ce qui n’aide pas non plus. La série se termine donc sur un cliffhanger qui laisse plus ou moins de marbre le téléspectateur que je suis. Ouais bon, ok, … so what ? Certes, j’aurais bien aimé savoir comment Devon s’en serait sorti mais ne pas le savoir ne me traumatise pas non plus. En fait, même après 22 épisodes en leur compagnie, je me suis rendu compte qu’ils auraient pu tous crever au milieu du désert que ça ne m’aurait rien fait tellement l’attachement ne se fait pas. C’est dommage parce qu’il y avait quand même de gros moyens (pour l’époque) derrière et la série aurait pu offrir bien mieux avec les bases qu’elle possédait.
Bref, une série qui est loin d’être prioritaire dans les nombreuses séries de SF des années 90. Malgré sa réalisation et ses effets spéciaux réussis (sauf pour le robot), la série n’arrive pas vraiment à intéresser et à passionner, la faute à des personnages inintéressants et des histoires archi classiques. A voir, mais que si tout le reste a été vu.
Le générique
le début du pilote en vf:
Earth 2 1X01et 1×02 partie 1 par niytal0002