Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Et oui, votre revue de presse graoullienne est de retour ! J’avais bien songé, histoire de déconner, à vous commenter la presse « pipole » de cet été – j’ai une tante qui lit volontiers des magazines de ce genre – mais quand j’ai vu dans Voici cette photo de Loana avec quinze kilos de plus, j’ai préféré m’abstenir, considérant qu’il y a des limites au mauvais goût… Bon, trêve de billevesées (j’emploie ce terme pour le plaisir de faire se retourner dans sa tombe le procureur Desproges, comprend qui veut)…
Qu’est-ce qu’il y a encore ? Je n’arrivais pas à retenir le nom du radical candidat aux primaires socialistes et voilà justement que Ouest France lui consacre un petit texte, et quand j’ai lu son nom, j’ai sursauté : Jean-Michel Baylet ! Quoi ? Le Berlusconi du Sud-ouest est de gauche et, qui plus est, radical ? J’avais souvent entendu parler de ce truand, actuellement mis en examen pour favoritisme, qui cumule la direction de divers organes de presse régionale pourrie et les mandats électoraux dans le Tarn-et-Garonne, devant certaines fonctions à ses parents qui les ont occupées avant lui… Décidément, les radicaux ont pris de mauvaises habitudes depuis le passage de Tapie dans leurs rangs… Et en plus, il se présente aux primaires d’un autre parti ? Il est glouton, « Don Gaucholeone » ! Continuons à parler de la gauche : dans les pages d’information locale, je découvre les conditions pour voter aux primaires socialistes : « Il faut être inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2010. » Jusqu’ici, ça va. « Présenter une carte d’identité. » Jusqu’ici, ça va aussi. « Signer la charte d’adhésion aux valeurs de gauche. » Là, ça coince un peu : comment ne pas être sûr que des gens de droite vont signer la charte pour pouvoir voter à ces primaires et foutre la merde ? C’est faire preuve d’une confiance démesurée en la nature humaine… Et enfin, « débourser au minimum 1 € (pour les deux tours) ». Un euro, ce n’est pas la mer à boire, ce n’est pas ça qui arrêterait un éventuel agitateur sarkoziste… Zut ! J’ai peut-être donné des idées à quelqu’un ! Enfin, on verra…
Bon, à leur décharge, il est vrai que ce numéro d’été avait un petit peu trop tendance à nous jouer l’air de la moquerie à l’égard des cons qui partent en vacances avec leur caravane et étalent leur couenne sur la plage : je ne vois plus trop l’intérêt de se moquer de ces gens qui triment toute l’année et pour qui les vacances d’été font partie des rares bonheurs disponibles ; il y a suffisamment de vrais parasites dans notre société pour que l’on se permette d’épargner ces gens-là… À noter qu’Étienne Liebig a su renouveler ce qui est devenu un cliché depuis Vive les vacances ! de Reiser avec « Ah, les cons sur la plage ! », excellent texte ironique sur l’attitude condescendante des « bobos gauchistes » qui se croient plus malins que les autres avec leurs vacances « éthiques, équitables, citoyennes »… Je les emmerde, ceux-là ! Pendant les vacances, je laisse tout au vestiaire, à commencer par mon altruisme ! J’ai assez de l’année pour porter les misères du monde sur le dos en plus des miennes, alors merci ! Non, il n’y a pas de honte à placer ses vacances sous le signe de la vacuité ! Cet été, j’ai joué à la pétanque dans la poussière, j’ai pris l’apéro avec des potes, des vrais de vrais, loin de ce monde de braillards, je me suis vautré dans l’herbe pour rester au soleil à ne rien faire, et je n’en rougis pas ! Alors merci à Liebig d’avoir montré à ceux qui ne voient que la paille qui est dans l’œil des gens comme moi la poutre qui est dans l’œil des gens comme eux ! Ah, vous allez nous manquer, les gens de Zélium ! Siné mensuel arrive à point pour prendre la relève ; espérons qu’il tiendra plus longtemps…
La mère dans "La famille Oboulot en vacances" (titre génial, n'est-ce pas ?)
Deuxième aspect, le « phénomène geek », c’est-à-dire l’accroissement du nombre de ces sous-hommes qui passent 95% de leur temps devant un écran d’ordinateur, oubliant tout le reste : Mo/CDM se fait un plaisir de les zombifier dans sa série Geekwar tandis que Terreur Graphique, à peine moins féroce, continue à caricaturer les monomanies un peu dérisoires des web-addicts, comme l’interminable affrontement PC-Macintosh…
Troisième aspect, les effets pervers du capitalisme sauvage : Krassinski et Maïa Mazaurette parodient la série The Office de façon à lui donner le cadre d’un opérateur téléphonique anciennement public et désormais tristement célèbre pour les suicides de ses employés tandis qu’Isa continue à pourrir la vie de la patronne du Medef, nous expliquant que la proposition de madame Parisot de rendre le congé paternité obligatoire n’est pas motivé par une quelconque philanthropie ; en effet, cette mesure aurait pour effet premier que les naissances des enfants ralentiraient la progression des salaires des hommes comme elles le font déjà pour les salaires des femmes… Le patronat a toujours eu une conception de l’égalité qui m’échappe un peu…
Je réalise tout à coup que je n’ai parlé quasiment que de journaux « pas sérieux »… Et alors ? Ça va, on vient d’arriver, ‘faut pas pousser, non plus ! Allez, kenavo !