La Grand-mère de Jade

On pouvait être amoureux jusqu'au bout de la vie. Peut-être était-ce même cela qui racontait plus encore l'histoire d'un être humain. Tant qu'il y avait un souffle de vie, l'amour était possible, flirtant avec le hasard, riche de la même force, de la même insouciance imbécile, des mêmes extravagances.

Il était évident qu'après avoir adoré La Vie d'une autre et La Nonne et le brigand, je me devais de découvrir également ce roman. Après beaucoup de monde, il est vrai, et d'habitude cela a tendance à me freiner, un livre que tout le monde a lu. Mais mon goût très prononcé pour l'écriture de Frédérique Deghelt faisait qu'en l'occurrence, j'étais à peu près sûre de ne pas être déçue.

Jade, la trentaine, est journaliste freelance et vit à Paris. Elle vient de se séparer de son petit ami et d'achever un roman. Lorsqu'elle apprend que sa grand-mère va être mise en maison de retraite, elle n'hésite pas et suit son instinct : elle va l'enlever et l'installer chez elle, pour la sauver. Elle va alors apprendre à connaître l'autre face de sa mamoune, Jeanne, une femme délicieuse et pleine d'humour, dont la passion est la lecture, passion qu'elle a toujours cachée à tout le monde, car dans son milieu, lire n'est pas une activité respectable...

J'ai aimé, bien sûr. J'ai aimé l'écriture sensible et sensuelle de Frédérique Deghelt, j'ai aimé sa manière de nous raconter cette histoire à deux voix, j'ai aimé retrouver ce qui m'a transportée dans ses deux autres romans et en particulier La Nonne et le Brigand : les élans de lyrisme amoureux disant avec brio la passion amoureuse magique et mystique. J'ai aimé aussi y trouver plus encore qu'une histoire d'amour. J'ai aimé ces deux femmes qui apprennent et s'enrichissent l'une de l'autre. J'ai aimé la manière dont elle parle du plaisir de la lecture, mais aussi de celui de l'écriture, la manière dont elle nous arrache à nous-même tout en nous permettant de nous trouver. J'ai aimé ses réflexions sur la vieillesse, le temps qui passe. J'ai aimé être émue aux larmes par la fin. Vraiment, j'ai aimé.

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