Cette étude de cohorte menée par des chercheurs de l'Université de Californie, de San Diego et de la Harvard Medical School, sur des hommes de plus de 65 ans sans HTA, conclut que moins élevée est la durée du stade de sommeil profond (ondes lentes), plus élevé est le risque de développer une tension artérielle élevée. Les chercheurs ont évalué leur sommeil puis suivi le risque d'hypertension artérielle des participants durant 3 années. La longueur totale du sommeil n'a pas été indépendamment associée à l'augmentation du risque.
Les chercheurs rappellent l'idée que les troubles du sommeil et les troubles respiratoires du sommeil peuvent affecter le système hormonal et le système nerveux, ce qui peut contribuer à développer l'hypertension artérielle. Ils rappellent aussi les résultats d'études épidémiologiques ayant conclu à un lien entre sommeil de courte durée ou de mauvaise qualité et l'hypertension artérielle. Mais cette étude là porte précisément sur l'apparition de l'hypertension artérielle dans une cohorte de personnes âgées.
C'est une analyse des effets des troubles du sommeil constatés via la MrOS study (Outcomes of Sleep Disorders in Older Men Study) menée sur 5.994 hommes âgés de plus de 65 ans entre 2003 et 2005. L'analyse dont on parle a inclus 784 hommes de 75 ans d'âge moyen sans antécédents d'hypertension artérielle, sans médicaments et sans tension artérielle systolique et diastolique élevée.
- 54% des participants présentaient des troubles respiratoires du sommeil au début de l'étude.
- La durée moyenne de sommeil des participants était de 6.1 heures.
- En moyenne, les hommes passaient 20,2% de leur temps de sommeil en sommeil paradoxal et 8,5% en sommeil profond.
- Après une durée moyenne de suivi de 3,4 ans, 243 hommes ont développé une HTA et 70% prenaient un traitement médicamenteux contre l'hypertension.
- Les chercheurs constatent une association entre le temps passé en sommeil profond (et aux 2 stades précédents N1 et N2) et le développement de l'HTA.
- Les participants ayant développé la maladie passant moins de temps en sommeil profond (9,8% versus 11,2) et plus de temps aux stades précédents N1 et N2.
- Les 25% de participants à plus faible durée de sommeil réparateurs ont un risque accru de 81% de développer une HTA dans la période de suivi, en comparaison des 25% de participants à plus forte durée de sommeil profond (OR:1,81, IC: 95% de 1,18 à 2,80).
Même après ajustement avec les autres facteurs de risque possibles, l'association reste significative.
Les chercheurs concluent que les hommes plus âgés au sommeil “moins réparateur” ont un risque bien plus élevé de développement d'une tension artérielle élevée En revanche, les mesures de perturbations respiratoires, le niveau d'hypoxémie, la durée du sommeil et l'indice de l'excitation ne sontpas associés à un risque accru d'hypertension artérielle.
Source: Hypertension 2011, Published online before print August 29 doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.111.174409 Decreased Slow Wave Sleep Increases Risk of Developing Hypertension in Elderly Men. (Visuels INSV)