Un pain sur 4 contiendrait par tranche, autant de sel qu'un paquet de chips et le pain contribue en moyenne pour un cinquième de nos apports en sel, alerte cette étude menée par le Consensus Action on Salt and Health (CASH), un groupe de 25 experts scientifiques britanniques sur l'action du sel sur la Santé.
Le groupe d'expertise Cash travaille au Royaume-Uni avec l'industrie alimentaire pour réduire la quantité de sel dans les aliments transformés et apporter au public des informations sur les effets nocifs de l'excès de sel. Cash effectue des contrôles réguliers sur les différents types d'aliments.
Cette enquête a porté sur 294 échantillons de pain, dont des pains blancs, bruns (germe de blé, avoine, farine mélangée) ou complets, frais ou emballés de marque, provenant de boulangeries et de supermarchés. L'enquête met en évidence des variations importantes dans la teneur en sel par 100g de pain, allant de 0.58g à 2.83g de sel. Ces résultats concernent aussi le pain frais dont une teneur en sel élevée serait plus fréquente que dans les variétés de pains pré-emballés. L'enquête montre ainsi qu'un pain vendu sur 3 apporterait, par portion de 100g, plus d'un tiers de l'apport quotidien en sel recommandé.
Le problème est qu'il est impossible pour les consommateurs de vérifier la teneur en sel de pains fraîchement cuits.
Si ces résultats ont été obtenus sur le marché britannique, ils informent l'ensemble des consommateurs sur une teneur du pain souvent élevée en sel et trop de sel dans l'alimentation est facteur de risque cardiovasculaire. En France, 2 hommes sur 3 et 1 femme sur 3 ont des apports en sel supérieurs aux recommandations françaises et 95 à 99% des Français dépassent les limites de consommation en sel fixées par l'OMS. Notre consommation de sel reste donc trop élevée par rapport aux recommandations internationales avec un apport moyen de 8,4 g/j, de 9,2 g/j chez les hommes et 7,6 g/l chez les femmes. En France, 36% des femmes et 67% des hommes ont des apports en sel supérieurs à 8 g/j (niveau maximal que la France s'était fixé d'atteindre en 2008 dans le cadre de la Loi de Santé Publique de 2004) ; Les trois quarts du sel consommé (6,3 g/j) proviennent directement des aliments et un quart (2,1 g/j) est ajouté par le consommateur lors de la cuisson des aliments ou dans son assiette, lors du repas.
De nombreuses études scientifiques ont suggéré une relation de causalité entre l'apport élevé en sodium et l'hypertension artérielle, elle-même étant une cause majeure de maladie cardiovasculaire et d'accident vasculaire cérébral.
Source:Concensus Action on Salt and Health: Consumers advised to use their loaf when choosing bread. Sept 2 2011 (vignette NHS, visuel Cash, schéma NutriNet Santé)
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