Dans une semaine exactement, le XV de France aura disputé son premier match de la coupe du monde 2011, face Japon, une équipe qu'il n'a rencontré qu'à deux reprises avant cette confrontation, pour autant de victoires.
Le rugby japonais demeure,pour beaucoup, parfaitement méconnu. Et pourtant, ce pays est loin d'être un nain dans le concert des nations de l'ovalie. Comptant près de 123000 licenciés, soit 40000 de plus qu'en Australie, disposant d'un championnat domestique dynamique, appuyé par de grandes entreprise également propriétaires des clubs, le Japon poursuit avec opiniâtreté sa politique de développement.
A cet égard, si les vieilles nations du rugby ne s'étaient pas entendues pour favoriser la fédération néo-zélandaise (et alléger ses soucis financiers...), le coup d'envoi de la Coupe du monde 2011 aurait dû être donné à Tokyo plutôt qu'à Auckland. Mais ce n'est que partie remise, puisque l'édition 2019 se tiendra au pays du soleil levant.
Ce ne sera que justice pour un pays qui fait beaucoup pour la promotion du rugby en Asie, dans une région où ce sport n'est pas, loin s'en faut, populaire. Peut-être faut-il chercher dans cet état de fait des raisons d'ordre morphologique, les gabarits requis pour ce sport y étant moins répandus que dans la région Pacifique, pourtant proche. Plus certainement, l'histoire et les cultures n'ont pas permis au rugby d'y disposer d'un terreau aussi fertile.
Mais cela change. Et tout particulièrement au Japon. Même si ce sport n'y a pas la popularité du baseball ou du football, s'il reste tout particulièrement une discipline assez élitiste, on peut estimer qu'il dispose de potentialités intéressantes pour se développer.
Pour appuyer cette évolution, il conviendrait évidemment que l'équipe nationale japonaise poursuive ses efforts pour améliorer ses résultats. Elle y travaille visiblement, comme en témoigne son récent succès dans la Pacific nations cup, compétition regroupant les meilleures nations d'Asie et du Pacifique. Classé 13ème nation au ranking IRB, le Japon compte bien accrocher le Tonga (qu'il a déjà battu en Pacific nations cup) et, pourquoi pas, le Canada (les deux nations sont au coude à coude au nombre de victoires dans les matchs les ayant opposées). Quant à inquiéter la France, cela semble quelque peu présomptueux, même si les coqs ne présentent pas à l'heure actuelle, toutes les garanties de sérénité et d'efficacité.
La mêlée nippone souffre d'un déficit de puissance, mais elle compense par une vivacité et un souffle que l'évolution du rugby moderne favorise. L'apport de joueurs d'origine étrangère (notamment néo-zélandais) permet également de pallier, autant que possible, les carences locales. Pour autant, les observateurs ont pu noter une certaine naïveté de la part d'un XV Japonais dont la vaillance est irréprochable, ce qui est loin d'être le cas de sa défense.
Il faut rendre hommage aux hommes de l'IRB qui ont permis de créer la Coupe du monde. Cette compétition est la seule qui permette à des équipes comme le Japon de se frotter aux meilleurs et de gagner un peu de visibilité auprès des amateurs de rugby des nations les plus fortes. A cet égard, confier l'organisation de cet événement au Japon en 2019 est une forme de reconnaissance.
Gageons que les valeureux joueurs nippons voudront, dès samedi, se montrer à la hauteur de cette marque de confiance.