C'est inévitable c'est toujours comme ça.
La nouveauté oblige le chaos.
Un nouveau patron, un nouveau partenaire dans une unité familiale, une nouvelle tête au sommet d'un parti.
C'est ce qui se passe dans l'Égypte post-Moubarak, ce qui se passera dans la Lybie Post-Khadafi. La nouvelle ordure raciste que cet imbécile de Stephen Harper a nommé comme dircteur des communications qui assure une relation tendue perpétuelle avec les journalistes du Québec. Une odeur de fumier.
C'est ce qui se passe à la radio de Radio-Canada.
Là, on a changé de patron. J'aimais bien Patrick Beauduin quand il était invité à Marie-Claude Bazzo pour discuter en tant que spécialiste du monde de la publicité. Bien souvent j'étais en désaccord avec ses observations mais c'est ce qui le rendait interessant. La dynamique de groupe, car ils étaient toujours plusieurs à livrer leurs impressions sur l'actualité, était souvent rendue plaisante grâce à ses idées qui allaient contre vents et marées. Ou qui tombait platement dans les évidences mais qui obligeait un débat. J'avais un bon moment de radio avec à la limite un crâneur à l'accent français qui pouvait utiliser le verbe "sponsoriser" sans rigoler. Un mépris discret.
Il est franchement facile de critiquer une nouvelle direction. La routine est brisée, les habitudes s'entrechoquent avec les visées des forces fraiches en place, les alliances ne sont plus nécessairement les mêmes. Les moins habiles peuvent soudainement prendre plus de place car ils mettent en valeur le nouveau patron qui reste une recrue dans son nouvel univers et qui aura besoin d'appuis. Les relations changent, les positions sur l'échiquier ne sont plus les mêmes. Les bénéouiouis vont tenter de se gruger un peu de pouvoir auprès du nouveau chef.
C'est ce qui arrive aussi avec la radio de Radio-Canada actuellement.
Beauduin est le nouveau patron de la Première Chaine de RC. Il a enligné quelques décisions qui n'ont pas toutes été heureuses. Le retour de Masbourian cet été se range du côté des bonnes décisions mais l'espace accordé au difficilement supportable Robert Frosi, un ami à l'accent de France lui aussi, est lourd à porter pour l'oreille. Dominique Poirier qui sévit en après-midi en n'honorant jamais les musiques et les interprètes entendues et qui donne toute ses lettres de noblesse à ceux qui parlent de "matantisation" des ondes est aussi une horreur. Très bonne idée toutefois de mettre l'excellente Catherine Perrin dans les souliers de Christiane Charrette et excellent jingle musical qui me rappelle une chanson de CSS que j'aime beaucoup et dont j'appliquerais le titre à la belle Catherine. Je lui dirais "faisons l'amour et écoutons la mort dans la tour."
Même si on doit accorder la chance au coureur, on sent déjà un peu de fatigue de la part de l'ancienne chroniqueuse de C'Est Bien Meilleur Le Matin, émission qui par ailleurs reste toujours incontournable, principalement grâce à René Homier-Roy.
Mais l'oubli d'inclure Jacques Languirand parmi les invités lors du lancement de la nouvelle programmation de la saison il y a quelques semaines et tout le cirque qui a suivi a démontré qu'il y avait une tension latente dans la patente. C'est pas comme si le gars était un petit nouveau. C'est sa 41ème saison consécutive en ondes. Languirand a pris les mouches et au lieu de vilipender entre quatres yeux les coupables de cette omission, il a fait une Vanessa Redgrave de lui-même et a choisi de faire connaître sa rage publiquement, lâchement au micro et devant public, en ponctuant sa colère d'un doigt d'honneur que la direction lui a bien rendu en le suspendant sur-le-champs. Suspension qui a pris fin hier entre deux chiens voulant marquer leur territoire et qui se sont mordu devant tout le monde.
En vacances à l'extérieur quand les choses se sont déroulées je me rappele avoir souri. Entre autres parce que j'avais le sourire facile à trinquer en bonne compagnie mais aussi parce que je trouvais que cet incident avait des échos de ce qui se déroule au sein même du parti québécois.
Ce soudain désenchantement de la radio de Radio-Can (sauf Désautels et Maisonneuve qui tombent bien sur mes heures de circulation routière et dont je discuterai surement un jour aussi) me fait donc délaisser la radio alltogether et comme mon fil de Ipod devient de moins en moins efficace (pour cause de surutilisaton) je redécouvre les plaisirs de mes cds.
Vous vous rappeller les cds?
Cette plaque ronde, argentée et luisante en forme de disque avec un trou au milieu?
Mes enfants ne me croient pas quand je leur dis que l'on achetait notre musique là-dessus.
Joseph Antoine Frédérick Fortin Perron, Dave Brubeck, Music From Broken Flowers, This Is The Sea, Loveless, ont tous visité ma voiture, mes oreilles et mon cerveau récemment.
Ça vaut n'importe quel accent.
Blonde on Blonde, Low, The idiot, The Unforgettable Fire, The Suburbs et Frank's Wild Years bien sûr aussi, je suis un homme d'habitudes.
Et mes habitudes Radio-Canadienne sous le règne du King Beauduin s'effrittent...