Poezibao a reçu ce communiqué alarmant d’Inventaire/Invention. La revue Poezibao s’est souvent fait le relais du travail remarquable de cette association qui publie en ligne mais réalise aussi des livres vendus en librairie (Antoine Émaz, Edith Azam, Liliane Giraudon, Julien Blaine, François Bon, Ludovic Janvier, Jacques Roubaud, etc.) et qui organise des lectures très suivies (cette semaine même, Edith Azam et Liliane Giraudon)
Au mois de mai 2007, quelques jours après l'élection présidentielle, le Ministère de la culture annonçait à la direction d'Invention/Invention une baisse de 15 % de son soutien pour l'année en cours. Cette baisse portait essentiellement sur nos actions en faveur du développement de la lecture en banlieue parisienne, et en Seine-Saint-Denis en particulier. Cette décision prise sans concertation d'aucune sorte nous a tous ici scandalisés. Sur le fond, rien ne pouvait la justifier. Quant à la forme, qu'on en juge : annoncer à une structure, en milieu d'année, que son budget sera amputé dans de telles proportions, c'est la plonger dans des difficultés à peine imaginables…. Nous y avons fait face comme nous avons pu.
Aujourd'hui, le Ministère de la culture revient de plus belle à la charge et nous annonce cette fois, pour l'année 2008, une baisse supplémentaire de 35 % des aides apportées à Inventaire/Invention pour l'ensemble de ses actions…
Nous tenions aujourd'hui à vous informer de cette situation pour deux raisons : la première tient au fait qu'il nous parait normal de vous dire, à vous, qui êtes nos lecteurs et nos amis, qu'Inventaire/Invention est en danger. La seconde vient de ce que le Ministère de la culture communique abusivement sur un budget 2008 qui, dit-il, ne diminue pas. Or, un des piliers de ce budget, « l'action en faveur de la démocratisation culturelle », qui recouvre toute l'action culturelle de toutes les structures aidées par le Ministère, est en baisse, lui, de 17%. Ce qui signifie en clair le démantèlement de toutes les actions de fond menées en direction du public, dans tout le pays. Des milliers de structures, petites, moyennes ou grandes sont actuellement frappées et licencient à tour de bras. Mais pour l'instant peu de voix s'élèvent et, sur ces questions, l'information circule mal.
De notre côté, nous ne savons pas encore de quelle manière nous réagirons, mais nous réagirons, soyez en sûrs.
Amicalement
Patrick Cahuzac
I/I
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