La Réunion pas endogène du tout

Publié le 02 septembre 2011 par Laurelen
Les acteurs économiques et politiques réunionnais ont jusqu'à la mi-septembre pour réagir aux conclusions d'une étude sur l'ouverture et l'insertion économique de l'île.


Le commissaire français au développement endogène pour l'océan Indien, Bertrand Coûteaux, a transmis, courant août, aux représentants des institutions de La Réunion, le projet de rapport final de l'étude sur l'ouverture et l'insertion économique de cette île, réalisée par le cabinet Ernst & Young entre février et juillet 2011. Le constat est sévère mais réaliste et pas tout à fait inattendu : La Réunion demeure plus tournée vers la lointaine France métropolitaine que vers les pays de l'océan Indien. L'étude d'Ernst & Young note ainsi "le manque d'ouverture à l'international de La Réunion sur le plan économique". Tout y concourt : la petite taille des firmes locales, souvent sous-capitalisées, les réticences de leurs dirigeants à se lancer sur les marchés étrangers et leur "absence de culture du risque".

L'étude conclut donc à "un potentiel à l'internationalisation globalement limité", même si dans un contexte de réduction de l'action publique et de crise économique, "l'ouverture de La Réunion sur son environnement apparaît nécessaire à la poursuite de son développement endogène". Pour ce faire, le cabinet Ernst & Young suggère de commencer par rationnaliser le système actuel d'aide à l'internationalisation des entreprises réunionnaises, qui comporte de trop nombreux acteurs. L'idée est de créer, à l'horizon 2012-2013, un "espace international" unique autour d'une stratégie partagée d'ouverture. Pour commencer, et dès la fin de cette année, une "plateforme export" devrait être opérationnelle, intégrant les représentants des institutions publiques (conseil régional, chambre de commerce) et l'actuel Club export, qui rassemble des chefs d'entreprises. Il faudra une volonté politique forte pour que tout cela dépasse les vœux pieux !

F.G.



La Lettre de l'océan Indien