Magazine France

Pierre Moscovici et les mensonges socialistes

Publié le 02 septembre 2011 par Soseki

Je me suis bien amusé quand j’ai entendu Pierre Moscovici déclarer dans les médias : « A chaque fois que les socialistes ont été au pouvoir, depuis 1981, la dette et les déficits ont baissé ».

Sans les socialistes, on rirait moins en France.

Ou encore, façon ch’ti : « on pleure deux fois quand les socialistes arrivent au pouvoir : quand ils arrivent parce que l’on pleure de rire, quand ils s’en vont, au regard de la note ». En fait, un socialiste gère le pays comme une personne qui vous invite au restaurant : « surtout, ne te prive pas, c’est moi qui régale ». Puis, après le dessert, vous avez le ventre plein, content de vous être gavé, et la note vient. Le socialiste s’en va, en vous faisant un sourire (il est charmeur, le socialiste). Surtout, il a la générosité de vous la laisser, la note, rien que pour vous… (il est partageur, le socialiste).

Le souci, c’est que les Français se sont pris l’habitude de se gaver. Car avec l’âge, la bedaine, c’est ce qui compte le plus : nous sommes devenus un pays de vieux, d’étranges vieux qui, imitant ce socialiste qui les a arnaqué la première fois pour payer la note, invite sa progéniture, et la lui laisse… la note.

Trêve d’images et de piques. Les faits.

En 1981, la France n’avait pas de déficit structurel, la dette était de 20 % du PIB. Tradition gaullienne de limiter la dette. Et la France, c’était le 1er pays exportateur d’Europe, c’était un Etat stratège qui avait permis Ariane Espace, Airbus, TGV, et le concept de l’information électronique avec le minitel. Puis vinrent les socialistes avec leur figure tutélaire, François Mitterrand.

La dette a été multipliée par plus de  deux : 56 % du PIB !

Comment : explosion du nombre de fonctionnaires pour se créer une clientèle (multipliés par deux aussi, alors que la population française stagnait), nationalisations, âge de la retraite ramenée de 65 à 60 ans (sachant que la population vieillissait déjà), etc.

Ces décisions ont créé un déficit « structurel », au sens où les dépenses engendrées par ces choix sont permanents, alors que les recettes de l’Etat ne peuvent suivre. Ah, j’oubliais, le contexte : deux chocs pétroliers successifs (1974 et 1979) et crise économique internationale. Helmut Schmidt, chancelier SPD de l’Allemagne, adoptait une politique de rigueur pour fortifier son pays et réduire les dépenses de fonctionnement. Raymond Barre faisait de même en France, tout en créant le CDD pour permettre aux jeunes d’entrer dans le marché du travail qui, du fait de la crise, se refermait sur eux.

Puis arrive 1981 et les « folies socialistes ».

2ème période socialise : 1988 à 1993.

F. Mitterrand pratiquait le « ni-ni » : ni privatisation, ni nationalisation. Ayant compris sa médiocrité dans les affaires économiques, il faisait le choix de l’immobilisme : il ne pouvait orgueilleusement se dédire en remisant ses néfastes « réformes » de 1981… Michel Rocard avait le courage de dire qu’il n’aurait pas le courage de réformer le pays : « avec les retraites, il y a de quoi faire sauter deux gouvernements »…

3ème période socialiste : 1997 à 2002.

Lionel Jospin poursuit l’illustre politique de ses prédécesseurs mais en l’amplifiant. Profitant d’une croissance économique internationale, il lance deux nouvelles réformes : les 35h et la CMU, réformes que les Français n’ont jamais demandées ! Résultat : alourdissement du déficit structurel de façon exponentielle car après la croissance survient la crise, les recettes s’affaissant.

Les socialistes ont une vision idéologique et non pragmatique, réaliste de l’économie. Pour eux, la France est seule au monde et peut s’autoriser la retraite à 60 ans, les 35h, près de la moitié de la population relevant de l’administration publique (donc des ressources du secteur privé) et la CMU.

Je me souviens de Claude Miller, sur Europe 1, spécialiste de l’économie comme chacun le sait, affirmer que « les 35h sont une belle et nécessaire réforme : la productivité a fortement augmenté en 50 ans. Donc on peut s’autoriser les 35h. » C’est vrai, mais c’est aussi le cas chez nos voisins, sauf que si ceux-ci n’adoptent pas les 35h, nous sommes les seuls à trainer ce boulet…

« Seuls au monde », c’est la vision du militant socialiste… Excepté quand il joue au tiers-mondiste.

Ah, ne pas oublier : François Hollande prétendait aux dernières élections présidentielles que l’échec des 35h était dû au fait que cette réforme n’a pas été généralisée dans tous les pans de l’économie française…

Quant à Martine Aubry, elle veut revenir à la retraite à 60 ans.
Arnaud Montebourg va « démondialiser » : bin oui, seuls au monde, comme je vous le disais. Car on peut nier l’existence du monde quand on est socialiste.
Et Manuel Valls… Il est toujours au Parti Socialiste. Désespoir de l’espoir à gauche.
Enfin Ségolène Royal qu’on ne présente plus, sauf aux élections présidentielles. C’est sur ce blog que nous avions lancé aux dernières présidentielles : « ni la gourde, ni le gourdin, pour nous c’est Bayrou ! ». La gourde demeure, et concernant Bayrou…

Mais si les socialistes ont créé le déficit structurel par la dépense, la droite l’a accrue par la baisse des recettes.

La droite, choquée par sa défaite de 1981, persuadée qu’elle a perdu en n’étant pas suffisamment à droite, se laisse infiltrée par le « néolibéralisme » anglo-saxon : dérégulation, affaiblissement de l’Etat, baisse des impôts.

La baisse des impôts, c’est la baisse structurelle des recettes de l’Etat et quand la crise survient, l’effet ciseaux « augmentation des dépenses et baisse des recettes » aboutissent à la situation délirante d’aujourd’hui.

Le déficit est passé à 87 % du PIB (qui en plus augmente, fort heureusement) : 1 646 milliards d’euros !

Chaque heure qui passe, la facture s’alourdit. Gauche comme droite avaient persuadé les Français, qui ne demandaient que cela, que la dette, les déficits, c’était « sans danger », tel le dentiste nazi dans « Marathon Man ».

A présent, les Français commencent à réaliser que la dette de l’Etat, c’est leur dette ! Soit la France la résorbe, soit nous perdons ce triple A des agences de notation. Populistes de gauche et de droite disent que ce n’est pas grave : logique, le boulot de dealer, ça rapporte. Mais dans la réalité, cette perte du triple A aura pour conséquence une augmentation des intérêts, dans un contexte de « stagflation », voire de déflation : les taux d’intérêts augmenteront de façon drastique pour tous, avec des ressources stagnant voire baissant. Une catastrophe pour tous les Français !

Sinon ?

Sinon tout va bien, les élections présidentielles arrivent. Nous aurons encore la possibilité du mauvais choix. Surtout que les mauvais choix, ils vont être très, très nombreux…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Soseki 98 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte