Edito : ne pas alimenter les peurs
Le 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy prononçait son discours ultra-sécuritaire à Grenoble à
l’occasion de l’installation du nouveau préfet de l’Isère et aujourd’hui, au cœur de la chasse ouverte aux électeurs sur un de ses thèmes favoris, l’histoire bégaye à Marseille.
Et s’enraye. Non, il n’y a pas de statistiques ethniques, affirme Claude Guéant. Alors il désigne une nationalité, la Roumaine, comme étant responsable de 2 % de la délinquance
dans notre pays.
Hier les Roms, aujourd’hui les mêmes, sous le nom de Roumains… Qui sera désigné demain pour être jeté à la vindicte publique ? La question de la présence des Roms,
citoyens européens, relève d’abord d’un problème global de gouvernance à l’échelle européenne et de lutte contre les discriminations exercées à l’endroit d’une
communauté. Elle ne peut être traitée par la seule réponse policière, sinon cela se saurait.
Mais le ministre de l’Intérieur ne veut pas le savoir. Il préfère sortir sa police pour se vanter d’être le roi des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, en omettant de
préciser qu’un tiers des expulsés sont Roumains ou Bulgares. Des Européens. La belle affaire ! Et quand il souhaite que les étrangers désirant s’installer en France maîtrisent
parfaitement notre langue, il oublie de dire que les moyens d’apprentissage c’est peau de chagrin, et pas seulement pour les étrangers. En fait, rien de bien neuf à Marseille : la
com de l'Elysée continue son travail.
Lire la tribune de Pierre HENRY, le
directeur général de l'association France terre d'asile
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