Ces trois derniers jours, le MEDEF organisait son université d'été. On retiendra de cette opération de communication une image, la déplorable présence d'Herman Van Rompuy le président du Conseil européen, et surtout quelques déclarations particulièrement décalées.
En effet,Laurence Parisot a osé proférer :
«En ce moment, je veux dire à quel point nous pouvons être fiers de nos banques françaises.»
Des affirmations d'un culot extraordinaire, à l'instar du complot yankee, qui nient la réalité de la crise. Même C. Lagarde, la directrice du FMI, peu suspecte de sympathies gauchistes, l'a contredit en relevant la fragilité du secteur bancaire.
Mais le must fut cette dernière déclaration de la cheftaine du patronat :
«nous ne voyons pas de risque de récession et nous pensons qu'il y a dans les mois à venir de bonnes chances pour retrouver une croissance solide, un rythme suffisant pour créer des emplois et des richesses.»
Malgré la hausse de la pauvreté, les délocalisations et leurs cortèges de licenciements, ainsi que le gel des salaires et la baisse du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes, le patronat est optimiste !
Cette prévision patronale ressemble à un déni de réalité si on omet les données suivantes :
- les revenus des dirigeants du CAC 40 ont explosé ces dernières années. En moyenne, un dirigeant du CAC40 gagne un en jour le salaire annuel d'un smicard... Bien conseillé fiscalement, il paiera en proportion moins d'impôts sur ses revenus que n'importe lequel de ses salariés !
- les entreprises du CAC 40 ont vu leurs bénéfices croitre de 9,5 % en moyenne dans le dernier semestre (LVMH + 24,8% - Total + 16, 8% - Renault + 56, 4 % - Michelin + 32,3 % ). En moyenne, elles ont un niveau d'imposition 21% moins élevé que les PME...
- enfin, entreprises du CAC 40 et contribuables les plus riches, dont les patrons desdites entreprises, échappent ou sont peu impactés par les dernières mesures de rigueur concoctées par le pouvoir sarkoziste...
Aussi, la sarkozie bien méritait bien un renvoi d'ascenseur patronal pour services rendus sous forme d'une déclaration particulièrement complaisante et confiante en l'avenir...
parce que...
L'oligarchie ne connait pas la crise.