Depuis le 1er janvier, la proposition de loi visant à supprimer le certificat prénuptial jusque là obligatoire pour le mariage civil en France, a été adoptée. Cette suppression fait partie d’une vaste entreprise de dépoussiérage des textes de loi superflus (abrogez, abrogez donc). Proposée à l’Assemblée Nationale en octobre 2007, la suppression a été votée, pour son obsolescence et son coût économique : les frais médicaux que les examens engendraient auraient grevé le budget de la somme de 14 millions d’euros… mais c’est une somme ridicule, un gain moyen de la Française des Jeux en un tirage du vendredi soir, ça!
Le certificat prénuptial, instauré en 1942, servait à faire un bilan de santé général du couple : dépistages de MST, examens divers et autres informations sur la contraception et la grossesse. Il est vrai qu’à l’époque où il a été mis en place ça devait être utile voire nécessaire. Autres temps, autres moeurs, au XXI° siècle ça devenait illusoire. Bien sûr, quelques médecins continuent de déplorer sa disparition -uniquement pour des raisons altruistes et pédagogiques? je n’en suis pas si sûre, étant donné le tarif des consultations…
Personnellement, je le jugeais déjà obsolète et superflu. Déjà parce que chacun est censé être responsable et s’informer régulièrement de sa propre santé. Et que comme toute grande fifille qui s’assume je vois régulièrement ma gynéco et suis au courant des moindres fluctuations de ma santé privée, merci. [Et de celle de mon Chéri, je vais l’épouser après tout !] Alors d’autres examens via un généraliste qui ne connaît pas mon dossier et va tout refaire en double, bof.
Aujourd’hui, un couple est normalement assez mûr pour prendre soin de soi et de l’autre et faire ses dépistages régulièrement, et ce dès avant la “mise en ménage”. A l’heure où l’acmé de la confiance mutuelle est de se tendre ses résultats d’analyses pour, d’un commun accord, abandonner le port du préservatif (ô joie ultime qui induit des tas de choses symboliques : une relation stable, une confiance absolue, et l’idée sous-jacente que personne n’aurait l’idée saugrenue d’aller voir ailleurs -ou alors, en se préservant, mais alors l’autre ne serait que tocade et menu fretin, puisqu’à la maison, c’est open bar, le Walhalla ou repos du guerrier… mais je m’égare sur des considérations annexes), la simple idée d’un bilan médical semble bien dérisoire, puisque l’engagement ultime a déjà été franchi. Le VIH et autres herpès menaçants ont déjà hanté de leur spectre effrayant nombre de jeunes couples fraîchement débarqués, et marqué l’automatisation de nouveaux réflexes salvateurs, bien avant l’officialisation du mariage.
Or donc, concrètement, notre dossier de mariage civil s’est allégé d’une pièce et j’en suis toute guillerette.
(D’abord, j’aime de moins en moins les médecins, les piqûres, tout ce qui ressemble de près de loin ou de trois-quarts à une aiguille, et les médicaments amers. Vieillirais-je?). Mais donc… il est constitué?! ça y est! (j’en suis doublement guillerette et j’en danse la lambada de joie, là toute seule dans mon salon -à deux, c’est une autre histoire, mon cher et tendre étant plus porté sur les danses folkloriques lorraines, ce qui me désespère d’une part parce que je ne suis pas Lorraine, et d’autre part parce que c’est esthétiquement discutable… mais c’est -également- une autre histoire…).
Nous allons donc pouvoir de ce pas porter notre petit dossier complet à la Mairie -Bâtiment Etat-Civil section Mariages et Naissances, vous vous souvenez?