Par Bernard Vassor
La lecture des journaux des anées 1930, nous révèle bien des surprises.
Il était onze heures du soir, quand le patron du bureau de tabac de la rue Pierre Demours baissait son rideau de fer. Il lui sembla entendre des cris stridents. Ces cris provenaient d'une chambre au cinquième occupée par une certaine Angèle Brousse agée de 24 ans surnommée on ne sait pas pourquoi "Bidoche"de profession inavouable. Le marchand, et les voisins ameutés par les appels de la malheureuse, n'écoutèrent que leur courage et enfoncèrent la porte de la chambre.
Un spectacle horrible les fit reculer d'effroi. Bidoche poussait des râles sous les coups d'un homme en casquette, à la mine patibulaire qui la frappait avec une violence incroyable. Voyant qu'il allait être interrompu dans sa besogne, il tira de son manteau un grand couteau de boucher, et lui trancha la gorge d'un seul coup.
Appréhendé des sergents de ville avertis par la concierge, le criminel fit preuve d'un cynisme déroutant. "Ca lui apprendra" dit-il en guise d'explication. Le commissaire du quartier a établi que le meutrier se nommait Isidore Pomponeau. Le malfaiteur avait surpris sa victime en train d'écosser des petits pois pour son repas du lendemain ainsi qu'en témoignent les cosses de légumes répandus sur le sol. Il lui avait d'abord tié les cheveux en arrière avant de lui asséner sur le crane des coups du vase de nuit qui se trouvait près de la table, ensuite il s'empara d'un bougeoir et c'est à cet instant, que contrarié par l'intrusion des voisins il sortit son couteau de sa poche et mit fin à son horrible forfait.
Le meutrier a pris le chemin du dépot sans jamais fournir la moindre explication.
Lorsque l'on souleva le corps d'Angèle, la tête se détacha du tronc et roula par terre.....