Cette fois c’est rien de moins que la directrice de cabinet du président de la République qui s’y colle en prenant la défense des sectes. Accusée par VSD d’avoir dit (et pas par SMS) qu’"en France, les sectes sont un non-problème", Emmanuelle Mignon se défend comme elle peut dans Le Figaro en précisant : "soit ces mouvements troublent l'ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes et dans ce cas ils doivent être poursuivis, soit ils ne troublent pas l'ordre public et ils doivent alors pouvoir exister normalement, conformément au principe de la liberté de conscience". Jusque-là pas de problème, au contraire, il est juste que d’autres modes de croyances que les "grandes" religions soient acceptées en France.
Mais hélas, elle ajoute que la liste des mouvements sectaires établie en 1995 "venait des Renseignements généraux et a été retranscrite dans un rapport parlementaire sur les sectes sans vérification approfondie. Personne ne conteste aujourd'hui que certains mouvements n'auraient pas dû y figurer". En dehors du fait qu’elle accuse les RG d’écrire n’importe quoi (c’est leur ancien chef de 2002 à 2007 qui doit apprécier…), elle botte ensuite en touche concernant l’Eglise de Scientologie dont le meilleur VRP n’est autre que Tom Cruise dont Nicolas Sarkozy parle comme d’un "ami"…
Une chose est certaine avec une sortie aussi stupide Emmanuelle Mignon récolte une superbe et méritée volée de bois vert venue de son propre camp. Jean-Pierre Raffarin est le premier à sortir la boite à gifles en lui rappelant que : "s’exprimer c'est un métier, ce genre de polémique, on s'en passerait, surtout en période électorale". Avant d’ajouter sur le fond : "les sectes sont un phénomène préoccupant en France comme en Europe. Nous avons besoin d'un Etat qui s'occupe de l'exercice des religions, ne serait-ce que pour permettre la liberté d'expression".
La seconde couche est ensuite passée par le député UMP Alain Gest, auteur du rapport de la commission d'enquête sur les sectes de 1995 : "mêmes amendés, ces propos relèvent, au minimum, d'une méconnaissance totale du sujet. C'est ignorer les difficultés et les souffrances rencontrées par de très nombreuses familles confrontées à des déviances sectaires". Difficile de ne pas être d’accord avec eux…
Et qu’Emmanuelle Mignon ne compte pas sur Nicolas Sarkozy pour la défendre, il s’est au contraire empressé de prendre ses distances (il n’a pas besoin d’un boulet supplémentaire pour l’emporter par le fond…) en affirmant : "en ce qui concerne les sectes, ma position a toujours été claire : les activités sectaires sont inacceptables, inadmissibles, il faut faire preuve de la plus grande fermeté". Même son de cloche de la part de François Fillon : "non seulement rien ne change, mais la mission interministérielle qui a été mise en place, qui est auprès du Premier ministre et qui restera auprès du Premier ministre, je souhaite qu'elle soit renforcée et qu'elle puisse régulièrement actualiser la liste des associations ou des organisations qui sont considérées comme sectaires".
Pire que tout, elle est même démentie par David Martinon, ce qui au passage permet d’apprendre qu’il est toujours porte-parole de l’Elysée, qui affirme "le gouvernement n'a aucun projet tendant à relâcher la vigilance contre les sectes".
Si une ou plusieurs organisations sectaires pensaient avoir trouver la bonne personne pour plaider leur cause et faire du lobbying au sommet de l’Etat, c’est raté !!!