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Le sort du prochain premier ministre désigné a déjà commencé à se jouer. Celui qui est toujours sous les feux de la rampe, Dr Garry Conille, pourrait faire l’objet de plusieurs complications à la chambre haute. En premier lieu, un passionnant débat philosophico-politico-historiso-juridico-banane sur l’application des six critères définis dans l’article 157 de la constitution. Est-ce qu’ils s’appliquent tous de manière équivalent ? Si non, lequel ou lesquels pourraient être plus facilement négociable. Parmi ces critères, il y a celui qui détermine que la personne doit rester depuis 5 ans dans le pays. Le bonhomme travaille depuis quelques années aux Nations-Unies et en Afrique depuis au moins deux mois. La porte est donc ouverte aux élucubrations politiciennes pour nous offrir une longue et pénible joute oratoire, spécialité locale. Au plan de l’analyse stratégique, je fais une hypothèse. Martelly gagne du temps avec une autre candidature qui risque de se dégonfler, question de pousser le tout jusqu’en novembre où on devrait assister à des élections sénatoriales qui met entre autres dans la balance le sort de 9 des 16 sénateurs du G16, le groupe d’opposition. Bien jouer ces prochaines sénatoriales pourrait permettre au bonhomme de se constituer enfin une majorité dans la chambre haute. Pour la majorité de la chambre basse, l’affaire est déjà dans le sac. Vaut peut-être mieux attendre le mois des morts pour enfin gouverner.