Un sujet scabreux à souhaits, une réalisation ultra "léchée" (oh, pardon !) avec d'excellents acteurs, une atmosphère étouffante soulignant bien l'enfermement physique, financier et psychologique, la noirceur et la cruauté de cette époque de lendemain de défaîte et de siège - l'action se passe en 1871 - un scénario-prétexte où la morale est finalement sauve ...
C'est bien filmé, bien interprêté avec des acteurs et actrices peu vus - à l'exception de Nicolas Briançon en Pierre Gaillac, salopard innommable et pyramidal : Véra, la brune vedette du bordel de luxe (Anne Charrier), Rose l'ingénue qui se fait happer par le système (Jemima West), Hortense, la patronne et soeur de Pierre (Valérie Karsenti), Angèle avec ses friselis roux (Blandine Bellavoir) et surtout, Marguerite l'excellente sous-maquesse, Catherine Hosmalin, que l'on avait déjà vue en commissaire de police aux formes arrondies.
A souligner : l'absence totale d'érotisme, la lenteur, la sobriété et la noirceur lugubre de ces destins de femmes asservies, emprisonnées dans des dettes irremboursables, livrées à l'esclavage dans une maison de luxe où l'enfer est "au Paradis".
A rapprocher du livre de Patrick Buisson, critiqué ICI.