C’est à l’occasion du Blogoclub que je viens de le relire et si je l’aime encore plus que la première fois, je suis aussi bien embarrassée de devoir résumer une histoire aussi complexe et un roman aussi riche et plein de références à des réalités russes, politiques, sociales et culturelles qui m’échappent pour beaucoup.
Le début est simple et paisible. Deux écrivains, Berlioz et Bezdomny débouchent sur une place très calme «au déclin d’un après-midi de printemps torride». Ils discutent tranquillement lorsque des petites anomalies apparaissent et que surgit un individu qui se mêle à leur conversation portant sur l’existence de Dieu. Il prédit bientôt la mort imminente de Berlioz et en effet celui-ci glisse peu après sous un tramway. En réalité, c’est le Diable en personne qui débarque à Moscou sous les traits de Woland
A partir de là commencent les épisodes étranges, loufoques, tous plus farfelus les uns que les autres jusqu’à la seconde partie où intervient Marguerite en reine d'un bal offert par le Diable lui-même. Pour récompense elle obtient de rejoindre le Maître dans l’asile psychiatrique où il vit. Puis surviennent leur mort et leur résurrection: c’est le jour de Pâques. Alleluia! Les limites terrestres et temporelles n’existent plus. Nous sommes dans un ailleurs fantastique et merveilleux.«Quelqu’un rendait au maître sa liberté, comme il venait lui-même de rendre la liberté au héros qu’il avait créé. Ce héros s’en était allé dans l’immensité du ciel, s’en était allé sans retour, pardonné dans la nuit du samedi au dimanche, le fils du roi astrologue, le cruel cinquième procurateur de Judée, le chevalier Ponce Pilate.»Inutile de préciser que je ne fais ici qu'effleurer le roman d'une richesse inouïe en réalité; C'est ainsi que je n'ai rien dit de l'appartement 50, à Moscou que convoitent un tas de personnes à la mort de son propriétaire. C'est un épisode que j'aime beaucoup que celui des "visiteurs malchanceux" et il s'y passe des évènements bien insolites dans cette demeure. mais voici ce qu'en dit l'auteur:
"Tout était sens dessus dessous dans la maison Oblonski, selon la formule si juste du célèbre écrivain Léon Tolstoï. C'est bien ainsi qu'il se serait exprimé en l'occurrence. Oui! Tout était sens dessus dessous devant les yeux de Poplavski."(On rappelle que la maison Oblonski se trouve dans "Anna Karénine" et qu'il s'agit là de la deuxième phrase du roman de Tolstoï)
Lire ce livre demande du temps et la nécessité parfois, comme ici, de consulter les notes en fin de volume mais on est récompensé par la joie éprouvée tout au long de la lecture. Je suis prête d'ailleurs à recommencer une troisième fois. Mikhaïl Boulgakov : Le Maître et Marguerite. Édition et traduction de Françoise Flamant (Folio classique, Gallimard, 2001,730 pages)
Lu dans le cadre du Blogoclub