Il s'agit là d'hygiène et de qualité de vie, un plan sur lequel les femmes deviendraient, là aussi, mais à leur détriment, les égales des hommes. Car cette étude porte sur la consommation de tabac et d'alcool et démontre que l'écart entre les sexes diminue. De nouvelles conclusions présentées au Congrès de l'European Society of Cardiology (Paris) qui viennent s'ajouter à une sensibilité biologique plus élevée des femmes au tabac et à l'alcool, majorant déjà leur risque de maladie coronarienne.
Dans les 27 pays de l'UE, le nombre total de décès est à peu près similaire chez les hommes et les femmes (en 2009: 2.416.786 hommes et 2.418.048 femmes), et les tendances sont également similaires, mais les femmes meurent plus tard que les hommes, et la façon d'évaluer la différence est l'espérance de vie…mais pas seulement.
L'espérance d'années de vie en bonne santé (à la naissance) - Healthy life years at birth- est le nombre d'années qu'une personne à la naissance, peut espérer vivre en bonne santé. La proportion sur toute la durée de vie est en moyenne est de 85% chez les hommes mais seulement de 80% chez les femmes.
L' espérance de vie avec incapacité: C'est la différence entre l'espérance de vie et l'espérance d'années de vie en bonne santé. Cette espérance de vie avec handicap ou incapacité s'avère supérieure chez les femmes, mais sur une vie qui, en valeur absolue, est plus longue que pour les hommes. Cette “période” d'invalidité se situe évidemment tard dans la vie et est principalement due aux maladies cardio-vasculaires pour environ 25%.
Les femmes consomment plus de tabac et d'alcool: Dans une étude publiée* récemment dans la revue Tobacco Control, les décès liés au tabagisme représentent environ 40% de l'écart de mortalité entre les deux sexes, toutes causes confondues, tandis que la mortalité liée à l'alcool représente 20% de cet écart entre les deux sexes pour l'Europe de l'Est et 10% pour le reste de l'Europe. De plus en plus de femmes fument et donc l'écart entre les sexesse réduit.
Une réponse biologique plus marquée chez les femmes:Une étude du Lancet ** publiée le 11 août montre que la prévalence du tabagisme est en augmentation chez les femmes dans certains groupes de population et confirme le tabagisme comme facteur de risque de maladie coronarienne. Quand les chercheurs veulent estimer l'effet du tabagisme sur le risque de maladie coronarienne chez les femmes, comparativement aux hommes, ils concluent, après avoir examiné par méta-analyse, les données de près de 4 millions d'individus, que fumer chez les femmes entraine un risque de maladie coronarienne de 25% supérieur au risque encouru par les hommes.
Au delà d'une augmentation de la prévalence du tabagisme et de la consommation excessive d'alcool chez les femmes, des mécanismes sous-jacents à la différence du sexe sont bien à prendre en compte dans l'évaluation du risque de maladies coronariennes.
Source: ESC Congres 2011 via Eurekalert (AAAS) “European women live longer than men, but not better” Lancet** Online August 11, 2011 DOI:10.1016/S0140-6736(11)60781-2 “Cigarette smoking as a risk factor for coronary heart disease in women compared with men: a systematic review and meta-analysis of prospective cohort studies” et Tobacco Control 20:166-168 DOI:. 10.1136/tc.2010.037929,(Visuel © Karen Roach - Fotolia.com)