Vivre avec la mort... Après être passé "de l'autre côté", avoir vu, avoir consenti 'oui, je veux bien", sentir venir la fin tandis que les infirmières s'agitent et qu'on est déjà loin, si loin, avec la lumière... Ca requinque... ca donne autre chose, ça rend la vie profonde, forte. Cette mort qu'on a cru, qu'on a vécu certaine reste là avec son étrange tendresse froide et son immense clarté. C'était beau. c'était moi. Coma: comme en musique... Dans mon silence intérieut au milieu du bruit de la salle de réanimation. Mon silence: Moi.
C'est curieux, il y a eu quelque chose de féminin, mais de féminin un peu caricatural: j'ai dit "oui" à la mort en me sentant ( en imaginant qu'on puisse se sentir ainsi), comme une jeune vierge consentante au moment de la nuit de noces... on peut même sourire quand on meurt. En étant quelque peu nunuche,parmi toutes ces machines, trucs à bp-bip, cardiogrammes, encéphalogrammes. Maintenant, la mort est là, présente dans ma vie. Je ne suis encore qu'un mort amateur et j'espère passer professionnel assez tard. En atendant, elle m'accompagne, la clarté froide et tendre, la mort...
Nostalgie de ma mort: y a vraiment des types bizarres.Moi, par exemple.
Cela dit, je ne vous conseille pas ce genre de distractions.