Pour sa première apparition à l'écran dans la peau d'un flic, Yvan Attal fait montre de sa grande maîtrise d'acteur. Comme les autres personages de ce film, il joue "en dedans", tout en nuances et en finesse, dans un scénario rapide, plus que noir, à l'atmosphère poisseuse et d'une réalité cruelle : la difficulté de rechercher des personnes adultes dont on ne sait si leur disparition est réellement inquiétante ou pas.
L'histoire est d'une grande banalité : un flic parisien à la détente un peu sensible emmène son fils et son épouse en vacances pour tenter de "recoller les morceaux" avec celle-ci après plusieurs années de mariage. Sur le chemin d'une route de Lozère, sa voiture tombe en panne. Il laisse sa femme dans une station service - on se retrouve soudain dans "Duel" - pour accompagner la dépanneuse. La voiture repart toute seule mais lorsqu'il revient récupérer sa femme, elle a disparu.
Rapidement, il va passer du rôle de flic parisien ramenard qui cherche bien entendu à s'immiscer dans l'enquête de gendarmerie - excellent Pascal Elbé - à celui de suspect numéro un car on retrouve du sang de sa femme dans le véhicule.Confrontation de méthodes d'investigation, différences d'appréciation entre la police de grande agglomération et département sous-peuplé...l'ambiance est bien différente des feuilletons TV comme "Section de Recherches" et, de mon point de vue beaucoup plus réaliste. Cela n'attteint pas la qualité de "36, Quai des orfèvres" d'Olivier Marchal, modèle du genre, mais c'est un polar qui se laisse voir pour les fana du genre comme moi. A noter aussi, la musique de Louis Bertignac...
C'est haletant, violent, triste et vraisemblable. Avec pour conclusion cette maxime de ma grand-mère : "Qui ne se mêle ne se démêle".