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Les vérités du matin – Un livre à ne pas manquer……

Publié le 01 septembre 2011 par Forrestgump54

Les vérités du matin – Un livre à ne pas manquer……Les vérités du matin pourra sembler bien singulier. Deux éminents dirigeants communistes nous font revivre cinquante années de vie au sein du Parti mais n’empruntent aucuns sentiers battus. Pas de nostalgie, ni de règlements de compte d’apparatchiks mais un voyage parfois jusqu’à l’intime, entre passé et présent, qui ravive le désir d’engagement.
Une femme et un homme que l’estime et les responsabilités communes relient depuis quarante ans entreprennent de faire retour sur des moments décisifs de leur vie. Ils n’enterrent ni de célèbrent leur passé. Ils se laissent surprendre au détour d’une photographie, d’un souvenir, d’une anecdote et de leur dialogue par les méandres obscurs et lumineux de leurs vies respectives. Paradoxalement, croyant se connaître, ils se découvrent différents et parfois en désaccords. Leur dialogue est traversé par des tempêtes.

Ces interrogations essentielles traversent de part en part le livre de Francette Lazard et René Piquet. L’une est issue d’une grande famille de banquier, l’autre, fils de paysan, est mécanicien automobile. Rien ne les prédispose à se rencontrer. À la fin des années 50, Francette Lazard jeune agrégée d’histoire cherche à contribuer à l’effort d’élaboration politique du PCF et devient l’une des principales animatrices de sa section économique. Elue au comité central à 33 ans, responsable de l’hebdomadaire France Nouvelle avant de représenter la direction du parti au sein de l’Humanité en 1976, elle devient membre du bureau politique à partir de 1979 et fonde l’Institut de recherche marxistes puis Espaces Marx. René Piquet de retour de la guerre d’Algérie devient premier secrétaire de la fédération du Loir et Cher. Elu au Comité central à 28 ans, il est projeté à 32 ans secrétaire national et membre du bureau politique du PCF. Responsable de la jeunesse en 1968, à la « propagande » dans la période du programme commun, à la « promotion des cadres » au moment de la crise de direction du PCF en 1984 et enfin à la responsabilité du groupe communiste au Parlement européen.
Au cours de leur conversation, une vérité se fait jour qui les remet en cause, les bouscule, les réjouit parfois et nous les rend proches. Autant qu’il émeut, leurs propos donnent à penser. Dirigeant dans une période où leur parti ne cesse de décliner, ils font le constat, citant le dirigeant communiste italien Enrico Berlinguer, que la force propulsive de la révolution d'octobre et celle de la social-démocratie ont désormais cessé d’agir. Comment hériter de ce siècle de combats sociaux pour que le peuple soit un acteur de l’histoire sans chercher à reproduire des modèles usés ?
En livrant leurs vérités du matin, fragiles et provisoires, belles à cause de leurs fragilités, Francette Lazard et René Piquet invitent à un exercice de lucidité. Ils offrent à chacun la possibilité de prendre la parole sur son histoire et sur son présent.

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