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Discrets coups de griffes donnés sur la page de l’avenir
Lorsqu’en catimini sortent les infâmes décrets
.
On écorne
On estropie
On raye
Dans les livres d’histoire
La grandeur d’une flamme
Vacillante sous le joug
.
La calomnie et le mensonge
A la boutonnière des piteux
Voilà qu’avance à grand pas
Le mufle court de la bête immonde
.
Le pire est que tout se fomente
Accompagné du silence étouffant des pantoufles
.
Qu’est encore un peuple
Vendu aux plus sombres gémonies
Dans la couardise d’un crédit révolving
*
On aborde le naufrage en chantant
Moitié nus sur des plages
Dopées à la crème noix de coco
.
On se fuit en délégant toute responsabilité
Sur les épaules de l’autre
Cet étranger
Ce monstre
Si prompt à bouffer
Dans l’écuelle du bon français rougeaud et roublard
.
Les deux pieds sur les immondices
On se cloître au secret des pavillons
Suspectant son voisin
Terrifié du moindre bruit
.
Voilà que la bête rampe en des villes désertées
Que la lie se déverse aux ondes maléfiques
Entrées par effraction mais avec consentement
Pour laver cerveau et l’offrir aux marchands
*
On se plaint
Roulant quatre à quatre
D’une saison qui n’est qu’ombre d’elle-même
Peut-être encore un coup de l’étranger
Dans la petite tête malnutrie
Des pauvres indifférents
Vautrés aux canapés à crédit
Esclaves ignorants de leur esclavage
.
Ce qui est devant les yeux poète
Porte les stigmates d’une infamie
N’est que cri pour en dénoncer l’outrage
Emonctoire nécessaire aux colères volcaniques
D’une intelligence en exil
.
Manosque, 20 juillet 2011
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