Kenya : moins de 2% du bétail a survécu
« Avant, la vie était simple. Je me déplaçais dans les environs pour faire pâturer mes 300 moutons. Aujourd’hui il ne m’en reste plus que 2; je suis donc revenue au village, et j’ai dû envoyer mes quatre enfants chez des proches, loin d’ici, car je ne peux plus les nourri », témoigne Hawo Dida, habitante de Tana, a Garbatulla, au cœur du Kenya. Avant la sècheresse, son village comptait 100 habitants. On dénombrait 6 000 têtes de bétail dans le village. A ce jour, il en reste moins de 100…
Toujours dans le district de Garbatulla, au centre du Kenya, Adan, 25 ans Témoigne :« J’avais un troupeau de près de 50 bêtes mais les pâturages se sont fait de plus en plus rares. Avec le troupeau, j’ai dû parcourir jusqu’à 40 km; les bêtes sont devenues de plus en plus faibles, incapables de continuer à chercher de l’herbe. Toutes sont mortes… Maintenant, je fais un travail journalier pour ACF; il s’agit de creuser une retenue d'eau pour la prochaine saison des pluies. Ainsi, je peux nourrir ma famille. »
Tana, le village dépeuplé dans les arbres…
Les familles qui ont encore un peu de bétail doivent parcourir de longues distances en quête de pâturages. En février dernier, elles devaient parcourir 5km ; maintenant 15km en moyenne sous un soleil de plomb. Alors, le village de Tana, au centre du Kenya, s’est vidé. A la recherche de pâturage, les familles laissent derrière elles leur maison, en les mettant à l’abri dans les arbres. Les familles qui sont au village n’ont souvent plus de cheptel ; elles vont couper du bois dans les environs pour le vendre et s’acheter de quoi faire un repas quotidien sommaire.