D'autres, moins jeunes, et que la stature intellectuelle devrait prémunir contre toute nostalgie du demi-siècle de dictature de Fidel Castro à Cuba, continuent, au nom d'« idéaux » marxistes surannés, à excuser le « Lider Maximo » de son despotisme. On peut, avec Le Chafouin, se demander quelle aurait été la réaction de la classe politico-médiatique française si un homme politique ou un journaliste avait fait l'apologie du régime du général Pinochet au Chili.
Comme je m'en étais étonné en juillet dernier, et comme le même Chafouin s'en offusque aujourd'hui, il semble qu'une indignation sélective soit à l'oeuvre, en France, pour dénoncer les crimes des dictatures d'extrême-droite et d'extrême-gauche. Cela alors qu'est dénoncée, par des responsables politiques, syndicaux et médiatiques de mauvaise foi, une supposée « droitisation » de la France, notamment de ses médias.
Tant que sera qualifié de « fasciste » celui qui défendra l'héritage de Pinochet ou de Franco et de « doux rêveur » celui qui évoquera avec nostalgie le maître de La Havane, ses cigares, ses harangues interminables et son tiers-mondisme - en omettant le reste-, on pourra rester perplexe devant ceux qui agitent, parce qu'ils ne sont plus en phase avec la société et leur époque, le fameux spectre de la « droitisation ».
Roman Bernard