A tel point qu'elle aurait mérité une visite de ma part au ciné du coin. Ce qui aurait été possible si l'affiche française n'avait pas été ratée (sans doute à cause du choix de Motel comme titre). Passons et intéressons nous brièvement à la trame : un couple en pleine discorde tombe en panne de voiture et se réfugie dans un hôtel miteux. C'est pas de chance, vraiment. Dans leur chambre, ils vont tomber sur des cassettes de snuff movies, mettant en scène des meurtres d'autant plus dérangeants qu'ils ont été filmés dans la pièce où ils se trouvent. Et pof, quand ils décident de vite décamper, les potes masqués du gérant s'amènent avec leurs lames.
Présenté ainsi, Vacancy pue le slasher pour adolescents et honnêtement, sa morale en est un peu digne (le danger a rapproché les deux tourtereaux, évidemment). Sauf que, derrière son classicisme, le long-métrage d'Antal a de sérieux atouts. Son contexte voyeuriste hitchockien tout d'abord, qui fait de l'ensemble un huis clos étouffant (espace réduit, nuit noir...). Ses acteurs ensuite, Luke Wilson (habitué des comédies nazes) et Katy Beckinsale (Underworld, navet djeun's en puissance), stars de seconde zone pourtant loin du commun des teenagers anonymes et crétins, qui se révèlent tous deux plutôt convaincants dans leur rôle de quidams déboussolés. Son refus de céder à la facilité du gore qui veut choquer les bonnes familles et aux ficelles les plus épaisses du genre horrifique (à aucun moment le couple ne se sépare, les détraqués de la caméra meurent comme des types normaux....). Et enfin sa réalisation tendue, absolument pas renversante mais qui, en passant en revue tout l'attirail du petit metteur en scène (caméra à l'épaule, hors-champ, plan fixe qui s'éternise...), permet au film d'affoler le trouillomètre à plusieurs reprises. Grâce à tout cela, Vacancy est au final un thriller assez malin et psychologique pour mériter un coup d'oeil de la part des amateurs d'épouvante.
Vacancy - Nimród Antal (Hal Lieberman Company / Screen Gems)