Le genre comme cache sexe

Il est toujours une peu amusant de voir 80 députés s’offenser au nom de la « morale » (vous savez le truc que Chatel veut remettre à l’école, par des cours spécifiques, relent de l’ère chrétienne de l’enseignement) contre l’information en Science et Vie de la Terre (SVT) aux élèves des lycées (donc à l’âge où l’on commence à savoir qui nous attire … depuis un moment ! C’est dire à quel point cela arrive tard dans la scolarité) que l’homosexualité et la sexualité en générale n’est pas linéaire et définie que par le sexe biologique. En gros, le « genre » et son étude entre enfin à l’école.

Les 80 gros blaireaux rétrogrades (suivis de prêt par la mère Boutin et son encensoir) surfent sur la vague immonde du « mais ce n’est pas scientifique ». Ces crétins, qui pensent donc qu’il est plus scientifique d’apprendre la bonne morale chrétienne / religieuse / de soumission à nos enfants vont nous dire « ce qui est scientifique et ne l’est pas » ? Eux qui pensent qu’il est défendable de croire que Jesus soit né d’une mère vierge, marchait sur l’eau, soignait les gens, les ressuscitait et accessoirement revenait lui-même à la vie ? Et bien, voilà un sacré argument fallacieux pour ces imbéciles.

Parce que ne nous leurrons pas : la polémique autour de tout cela à deux buts. Le premier, c’est de ratisser chez les culs bénits pour les prochaines élections, et à l’extrême droite si possible de prendre quelques voix. Parce que c’est ça ces 80 députés (la plupart étant du puant courant de la « droite populaire »). De vulgaires racleurs de bidets électoraux. Mais pour cela, c’est subtile, ils usent de la haine de l’autre. Quand ce n’est pas du Rom ou de l’imam fou, c’est au tour des LGBTI, Queer(s) et autres d’en prendre plein la gueule. Cible facile dans un pays à la gaudriole patriarcale particulièrement développée. Voilà donc comment faire du virilisme facile en espérant contenter les homophobes de tous poils et de toutes obédiences.

En second, cette polémique est pratique. Elle permet de cacher (en usant d’insultes sur un sujet très grave) le débat autour du plan d’austérité qui est discuté ces jours ci par le parlement. Elle offre donc la fenêtre de tir (comme dirait ces bidasses de la connerie) nécessaire pour que tout se « passe bien, sans vagues, sans remous ».

Voilà donc un outil assez anodin (étudier le genre pour permettre aux enfants de comprendre que la « normalité » n’existe pas, mais que personne n’est un monstre) mis à mal au nom de « valeurs chrétiennes », ou d’ « ordre naturel » (donc divin) à défendre. Bien entendu, on nous parle de « bien être de l’enfant ». Quelle connerie ! Chaque années, des centaines d’adolescents se suicident parce qu’ils se sentent incompris ou rejetés du fait de leur(s) attirance(s) sexuelle(s) ou crise d’identité(s). Il y a entre sept et treize fois plus de suicides chez les homosexuel(le)s ados que dans la population hétérosexuelle. Et donc, pour le « bien de ces enfants » il faudrait continuer à les nier ? Continuer à en faire des monstres rejetés y compris par le système éducatif ? Est si grave que plutôt que d’apprendre l’idiotie que peut être Adam et Eve soit enfin appris à tous qu’Adam et Yves ou Amandine et Eve ça existe ? Et que parfois Adam aimerait plutôt être Eve, et inversement ?

Décidément, ces députés, qui sont à l’UMP avec des idées Front National (le pont quoi) méritent le mépris. Leur haine, leur stratégie politique du « tous contre tous » doit se combattre pied à pied, sans rien leur céder. Sarkozy a choisi un ministre dans cette fange là, et s’entoure de proche de cette mouvance. Nous savons à quoi nous en tenir.