Pour donner suite à l’article précédent sur le combat entre une vision de la culture qui élève versus une culture qui rabaisse, il y a la notion de courage qui mérite d’être définie.
Premièrement, le courage n’est pas une vertu. Si la bravoure n’est pas mis au service d’une cause qui est juste, ce n’est pas du courage.
C’est la distinction la plus importante.
Quand tout est pareil, quand on ne voit plus la différence entre l’artiste et la vedette, de l’info ou du divertissement, du jeu et de l’art, la personnalité de l’animateur, l’intervieweur ou le journaliste, et surtout entre un participant de télé-réalité et un créateur, on gomme toutes formes de distinctions culturelles. La récente expression « fournisseur de contenu » est le bon exemple du nouveau chapeau sous lequel on a placé tout le monde du milieu culturel. En étant tous des fournisseurs de contenus, les artistes et les pitounes ignorantes sont dans le même camion en direction de l’abattoir à cotes d’écoute.
Et je répète que si on en est là, à devoir redéfinir ce qui est la base du travail artistique, c’est à dire de nous aider à comprendre la vie à travers un art, au lieu de s’en servir pour entretenir un flou boueux qui sert à encore vendre de la bouette, c’est notre faute, nous les artistes avant tout. C’est notre rôle de mettre du sens aux choses quand on constate que le sens commun dérape. Un rôle qui commande du courage.
Confucius disait à ce sujet : « Comprendre ce qui est juste et ne pas le faire, démontre l’absence de courage ».
Ça peut être très délicat de naviguer avec nos opinions dans le petit milieu de la culture québécoise et de garder le cap sur ce qu’on considère comme étant juste ou non. Mais le courage ce n’est pas de choisir la facilité…
Bonne rentrée culturelle à tous
et je souligne Richard Therrien qui abonde dans le même sens ici