Prendre un billet Gare de Lyon – Grand Central Station, via Moscou, devrait être une réalité à l’horizon 2030. Le Kremlin a donné son feu vert au projet de tunnel sous le détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska, qui devrait coûter la bagatelle de 70 milliards d’euros dont 12 pour le seul tunnel.
Cette idée de relier les deux continents par un passage date de 1905 et du Tsar Nicolas II. Le projet fut abandonné à cause de la Première Guerre Mondiale et de la Révolution russe. Après l’éclatement de l’URSS l’idée avait refait surface mais les finances ne permettaient sa réalisation.
Ce tunnel sera deux fois plus long que celui sous la Manche, 100 kilomètres de galeries sont à creuser pour permettre aux trains de relier l’Asie et l’Amérique. La traversée du détroit de Béring sera alors plus rapide, plus sûre et moins onéreuse. Le tracé du tunnel passera au-dessous des Îles Diomède (Big Diomede et Little Diomede) appartenant à la Russie et aux États-Unis.
Vue aérienne du détroit de Béring
6000 kilomètres de nouvelles voies ferroviaires seront posées par les russes et les nord-américains pour connecter leurs pays respectifs par le rail. Il faut relier les villes de Ouelen (Russie) et Nome (USA) au réseau existant pour permettre l’accès au tunnel. Un investissement devra être fait pour moderniser certaines voies ferrées actuelles et prolonger le Transsibérien.
Les autorités comptent se servir de ce projet pour créer des réseaux énergétiques et de fibres optiques. Les prévisions tablent sur un tonnage annuel du trafic ferroviaire de marchandises égal à celui du Canal de Panama, les autorités russes prévoit que le tunnel représentera 3% du trafic mondial. S’ajoutera au transport de marchandises celui du pétrole, du gaz et de l’électricité, permettant d’avoir un retour sur investissement en 15 ans.
Le tunnel du détroit de Béring changera considérablement la donne dans les échanges et le trafic de marchandises au niveau mondial, notamment au niveau de l’énergie.
Carte du "Tunnel de Béring"