Il arrive à notre grand auteur, quand il veut être sublime, de bêtifier à loisir, entre clichés, naïvetés et raccourcis rigolos. C'est parfois vrai dans ses histoires d'amour, et encore plus dans sa mystique nébuleuse.
Dans Les proscrits, conte philosophique, il ne trouve pas mieux qu'incarner celle-ci en des myriades d'anges aux ailes frémissantes, portant le laurier et le glaive.
Dante est le personnage principal de la nouvelle, amené progressivement. Sa présence intéresse: c'est un regard du XIXème sur le XIIème, et par un grand auteur qui parle d'un autre grand auteur. Mais Balzac lui donne bien des ridicules. Il est sublime, forcément, il est gigantesque. Il ouvre d'un seul geste du doigt une faille dans le plancher de la chambre et l'Enfer est là.
Puis, prévenu qu'il peut rentrer à Florence, l'homme prodigieux qui manie le Ciel et l'Abîme ne trouve qu'une exclamation spontanée: « Mort aux guelfes! »
L'autre personnage, jeune homme très beau, est un ange incarné. Il cherche l'Infini, il entend sa Voix. Mais ça se termine quand, reconnu par sa mère baronne, il reconnaît enfin cette Voix: c'était celle de sa maman.