Magazine Cinéma

Bedevilled/Blood Island

Publié le 31 août 2011 par Olivier Walmacq

Bedevilled/Blood Island

L'histoire: Hae Won travaille dans les assurances et doit fuir Seoul à cause d'une affaire criminelle pour son île natale. Elle y revoit son amie d'enfance, Bok-Nam, femme soumise à son mari et violée par le frère...

La critique d'Alice In Oliver:

A l'heure où Hollywood n'est plus capable de proposer des péloches gores et horrifiques un peu près censées (voir la vague Saw et ses suites débiles...), le cinéma asiatique continue de surprendre.
Preuve en est avec Bedevilled, connu également sous le nom de Blood Island, et réalisé par Jang Cheol-Soo en 2010.

Depuis plusieurs mois, ce film d'horreur commence à faire parler de lui sur la Toile, justifiant sa réputation de péloche horrifique surprenante, qui prend littéralement aux tripes (c'est le cas de le dire !).
Pourtant, Bedevilled n'est pas qu'une succession débile de séquences gores. Le réalisateur prend le temps de planter son décor et de présenter ses personnages.

A partir de là, le cinéaste propose un contaste saisissant entre le début du film, qui se déroule à Séoul, une grande ville de Corée du Sud où tout est possible (en gros, c'est une sorte de rêve américain mais retranscrit sur le territoire asiatique), et une île paumée et isolée. C'est le principal décor du film, à savoir un lieu naturel mais terriblement austère, renvoyant l'homme à sa nature profonde.
C'est la douloureuse expérience que va subir Hae Won, une jeune femme moderne, revenue sur ses terres d'origine.

De retour chez elle pour une petite semaine, Hae Won retrouve son amie d'enfance, Bok Nam, une jeune femme régulièrement battue et violée par son mari. A partir de ces différents éléments, la violence de Bedevilled va monter crescendo. Pour cela, Jang Cheol-Soo prend son temps.
Clairement, Hae Won n'est pas la bienvenue puisqu'elle représente une société moderne, et donc indifférente aux petits travailleurs miséreux qui triment dans leur campagne. Cette différence est marquée par une couleur de peau qui n'est pas tout à fait la même. Certes, Hae Won est asiatique, mais son teint rappelle énormément celui des européens.

De ce fait, la jeune femme est accueillie telle une étrangère. Elle assiste alors au quotidien éprouvant de son amie d'enfance.
Depuis plusieurs années, Bok Nam subit les brimades de son mari. Elle accepte de se faire battre pour protéger sa petite fille d'un sort funeste, et éventuellement d'un viol déjà annoncé, ou plutôt suggéré.
Oui, dans Bedevilled, il est bien question d'inceste et de pédophilie. Mais le plus choquant tient dans le cheminement logique de cette relation entre le père et sa propre fille, cette relation incestueuse étant tolérée voire acceptée par les autres femmes de la communauté, qui agissent telle des sorcières.

Evidemment, Bok Nam cherche à s'enfuir avec sa petite fille. Elle rêve d'une autre vie. Malheureusement, tous ses espoirs vont être mis à mal par une succession d'événements tragiques. Bien sûr, tous ces éléments auront des répercussions sur les protagonistes en présence, notamment sur Bok Nam, qui va peu à peu sombrer dans la violence et dans une folie sanguinaire.
Bedevilled est donc un film choc mais aussi une oeuvre à la fois poètique et traumatique, les enjeux se situant également dans un passé plus complexe qu'il n'y paraît. Un excellent film d'horreur, qu'il conviendra toutefois de réserver à un public particulièrement averti.

Note: 17/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines