Genre: thriller (interdit aux - 12 ans)
Année: 1991
Durée: 1H45
L'histoire: L'écrivain Paul Sheldon doit sa gloire à ses romans à l'eau de rose. Il vient d'achever son dernier manuscrit où il détruit l'image de son héroïne. Accidenté lors d'une tempête de neige, Sheldon se retrouve hébergé par une admiratrice qui se révélera redoutable.
La critique d'Alice In Oliver:
Misery, réalisé par Rob Reiner en 1991, est évidemment l'adaptation d'une nouvelle de Stephen King. Il s'agit d'un thriller tout à fait remarquable, et vivement recommandable. Avant de parler plus largement du film et de ses deux personnages principaux, Paul Sheldon (James Caan) et Annie (Kathy Bates), il est nécessaire de rappeler l'histoire. Attention, SPOILERS !
Paul Sheldon est un romancier à succès, qui doit sa gloire et sa célébrité à son héroïne de fiction, Misery.
Un jour, alors qu'il conduit tranquillement sa voiture, Paul est victime d'un accident, suite à une violente tempête de neige.
Il est alors secouru par une bonne femme, Annie, et se réveille chez elle, au beau millieu de nulle part.
Dans un premier temps, tout se passe pour le mieux pour Paul. Ce dernier est un véritable roi, chouchouté par Annie.
En même temps, la bonne femme est une admiratrice de l'écrivain. Mieux encore, Annie affirme être sa plus grande admiratrice.
Malheureusement, l'accident de Paul lui a laissé quelques cicatrices et blessures importantes. Ce dernier est au fond du lit et ne peut plus utiliser ses deux jambes, devenues inertes. Pour Paul Sheldon, c'est le début d'un long cauchemar.
En effet, Annie change très vite d'attitude. Elle alterne les moments de douceur avec des moments de folie, frôlant souvent la violence et la psychopathie.
Et c'est aussi cela qui fait la grande force de ce thriller: l'interprétation époustouflante de Kathy Bates, tout simplement remarquable dans la peau de cette fan, qui oscille entre hystérie, mégalomanie, théâtralité, narcissisme primaire et égocentrisme démesuré.
Pourtant, le portrait d'Annie reste terriblement complexe, puisque cette femme semble vivre uniquement à travers les romans de son idole.
En un sens, sa vie et sa personnalité semblent dictées par les livres de Paul Sheldon, Annie trouvant un semblant d'espoir et s'identifiant presque totalement au personnage de Misery. En un sens, on pourrait presque parler de personnalité schizophrénique.
A partir de ces différents éléments, Rob Reiner décrit une psychopathe pour le moins instable, capable de passer de l'hilarité à des moments de colère extrême, et n'hésitant pas à utiliser le couteau pour se faire entendre.
Le but d'Annie devient de plus en plus précis au fur et à mesure du film: elle veut prendre possession de Paul Sheldon, et lui dicte carrément la tournure que doit prendre son prochain roman.
Rob Reiner nous propose donc un face-à-face terrible, l'enjeu étant évidemment une lutte pour la survie. Pour Paul, c'est un long calvaire qui commence et l'écrivain devra subir de nombreuses épreuves pour le moins douloureuses.
A ce sujet, le film délivre largement la marchandise, sans oublier de créer un climat d'angoisse et de tension.
Misery reste donc une adaptation très fidèle au roman, même si on note ici et là quelques libertés. Avec Misery, Rob Reiner traduit également l'essence de la nouvelle de Stephen King, à savoir le fan acharné qui veut s'approprier son auteur. Ce scénario n'est pas si éloigné de la réalité et n'est pas sans rappeler l'assassinat de John Lennon.
Note: 18/20