Preview de Anarchy Reigns

Là où PlatinumGames passe, le jeu vidéo se surpasse. Telle pourrait être la devise du studio japonais dont chaque nouvelle création fait grand bruit et s'impose rapidement comme une nouvelle référence. MadWorld, Bayonetta ou encore Vanquish ont ainsi donné un coup de boost à leur genre respectif. Anarchy Reigns est forcément très attendu et, loin de faire comme tout le monde, les esprits fous de PlatinumGames ont annoncé un Beat Them All en ligne. De passage chez Sega, nous avons pu nous adonner à quelques empoignades sauvages.

Le genre est rare mais pas dénué d'intérêt, il remonte surtout à une lointaine époque où Double Dragon était l'un des musts du Beat Them All. L'aventure principale n'était finalement qu'un apéritif en prévision du dernier duel opposant les deux joueurs qui avaient combattu cote-à-cote jusqu'au boss final. Au fur et à mesure des années, ces jeux où il faut avancer et massacrer les ennemis se sont de plus en plus dirigés vers des aventures solitaires, oubliant en chemin la convivialité naissant du plaisir de mettre des baffes avec un ami. Anarchy Reigns ressuscite ce principe et va beaucoup plus loin.

Commençons par rassurer ceux qui ne souhaitent pas jouer uniquement en ligne, le titre édité par Sega comporte une campagne solo. Celle-ci sera même double puisqu'il sera possible de parcourir l'histoire du côté de Jack, héros de Madworld et adepte de la tronçonneuse, ou de Léon, policier possédant deux lames accrochées à ses bras. Le scénario devrait donc nous réserver son lot de surprises avec deux visions opposées de la même affaire tout en débloquant des combattants pour le jeu ne ligne. Cependant, ce n'est pas le mode histoire qu'il nous a été permis d'essayer mais le multijoueur.

Plusieurs types de parties devraient être présents pour satisfaire les amoureux de joutes endiablées, allant des combats en équipe à l'indémodable Deathmatch et d'autres à venir. C'est grâce à un deathmatch à quatre que nous avons pu poser les mains sur Anarchy Reigns pour la première fois. Comme dans n'importe quel titre du genre, on va commencer par choisir un personnage parmi les 11 présents dans la démo (Sega en annonce bien plus dans la version finale). On retrouve donc Jack en personnage équilibré, Leon en un peu plus agile, un taureau mécanique pour frapper fort, une femme de glace qui est très rapide, un homme avec une jambe de fer, un ninja, des personnages mi-distance, bref il y en a pour tout le monde et chacun dispose d'un look bien à lui.

Une fois le combat lancé, plus aucun doute, le joueur est plongé directement dans la folie des productions PlatinumGames. L'arène dans laquelle se déroulaient les combats avait deux étages, il était possible d'aller de l'un à l'autre en sautant ou en utilisant une soufflerie qui vous projetait à l'étage supérieur. Plutôt étroit, ce champ de bataille miniature empêchait les adversaires de fuir indéfiniment ou de se cacher. Les commandes paraissent très classiques avec un bouton pour les coups rapides, un pour les attaques puissantes, un autre pour faire des chopes très violentes, une gâchette pour la garde, un bouton pour ramasser et lancer des objets comme des bombonnes de gaz ou des motos. La particularité de Anarchy Reigns est que chaque personnage à une arme mortelle comme la tronçonneuse pour Jack, et qu'il est possible de lancer deux types d'attaque faisant vraiment très mal avec celles-ci. Il est ainsi courant de se lancer dans un combo et de finir en découpant votre ennemi dans une gerbe de sang. Les combos sont très faciles à exécuter et s'enchainent sans temps mort. Les combats sont ultra-dynamiques et on ressent bien la différence entre chaque personnage, les plus rapides faisant moins de dégâts mais pouvant prolonger leurs attaques pendant plus longtemps. Il n'est pas rare d'être à deux doigts d'achever un adversaire quand brusquement un autre surgit dans votre dos pour vous frapper ou tenter de voler votre proie. Au bout de quelques secondes à peine, on arrive à la folie pure puisqu'il ne faut pas attendre plus d'une dizaine de secondes entre chaque mort pour participer à nouveau à la bataille. On ne s'ennuie jamais, encore moins lorsque de nouveaux objets apparaissent vous permettant de vous rendre invisible ou d'utiliser un lance-roquette dévastateur. Le summum est atteint lorsqu'après un peu de temps votre personnage brille, signe qu'il peut entrer dans un état second qui le rend beaucoup plus rapide. Pour peu que vous attaquiez quelqu'un profitant du même avantage que vous il s'en suivra une rapide séance de QTE demandant de mitrailler plusieurs boutons pour prendre l'avantage. On ne fait même pas attention au chrono qui défile et on est surpris de voir que le temps du combat est arrivé à son terme. Le vainqueur n'est pas forcément celui en tête à la fin du compte à rebours puisque divers bonus récompensant enchainements et série de victimes viendront bouleverser la hiérarchie.

Les combats se déroulant à quatre, sans aucun personnage contrôlé par l'ia et dans une petite arène, le jeu était parfaitement fluide même lorsque plusieurs explosions se produisaient en simultané ou que tous les combattants s'écharpaient joyeusement au même endroit. Graphiquement le jeu est plutôt beau bien qu'on ne soit pas au niveau de Bayonetta ou Vanquish pour le moment.

Anarchy Reigns ne convaincra pas tout le monde tant il peut passer pour un titre brouillon au premier abord, mais ce serait passer à côté d'un gameplay bien pensé et facile à prendre en main qui n'oublie pourtant pas la technicité si chère aux Beat Them All japonais. Dès le combat lancé, on ne réfléchit plus, on se jette à corps perdu dans des affrontements fous où tout peut arriver et la situation se renverser en un rien de temps. Un titre original et à part, bref un jeu PlatinumGames.