Cette rentrée sera d’autant plus pénible pour les élèves et leurs parents que son coût s’accroît considérablement et ronge le pouvoir d’achat. Les familles devront cette année débourser près de 190 euros pour chacun de leurs enfants scolarisés. Cette hausse de 7% par rapport à l’an passé - plus de 3 fois supérieure à l’inflation – représente un manque-à-gagner énorme pour les familles modestes, alors que l’allocation de rentrée scolaire elle, n’augmentera que de 1,5%.
Pour les étudiants, c’est la double peine. Les hausses des prix des fournitures viennent en effet s’ajouter à la longue liste de mauvaises nouvelles qui se sont enchaînées cet été : augmentation du ticket de resto U, de la Sécurité sociale, des frais d’inscription. Le coût des études s’alourdit chaque année : deux syndicats étudiants estiment l’augmentation du coût de la rentrée à plus de 4% après une hausse de 3% l’an dernier. Les difficultés de logement pèsent très lourd alors que les étudiants sont les premières victimes de la pénurie de logements, notamment en résidences universitaires. C’est une nouvelle dégradation des conditions de vie qui se profile pour les étudiants, ainsi qu’un risque accru de voir des jeunes de plus en plus nombreux (ils sont déjà près d’un quart aujourd’hui) devoir prendre un travail salarié trop contraignant pour réussir leurs études. Il est à craindre qu’ils seront nombreux à se détourner de projets d’études qu’ils ne peuvent pas assumer financièrement. Dans un pays où les enfants d’ouvriers sont deux fois moins nombreux à l’Université que dans la population, ce renforcement des inégalités est intolérable.
La situation dans les établissements continue par ailleurs de se dégrader. A quelques jours de la rentrée, Luc Châtel se vante de la « cohérence » du bilan éducatif du quinquennat. De cohérence, il n’y en a qu’une : celle d’avoir systématiquement, depuis quatre ans, organisé la casse en règle de l’éducation nationale.
Les suppressions de postes continuent – 16 000 à la rentrée, 66 000 depuis 2007. Les chefs d’établissements annoncent d’ores et déjà que les élèves de 6e seront souvent 30 par classe, que les enseignants absents ne pourront pas être remplacés, que des enfants qui n’ont pas trois ans révolus resteront aux portes des écoles maternelles, que les enseignants ne pourront plus se former au cours de l’année.
Une nouvelle fois, les effets catastrophiques de la réforme délétère de la formation des enseignants se feront sentir. Elle conduit à considérer ce métier comme le seul qui ne s’apprend pas. Malgré l’aveu fait par Nicolas Sarkozy, qui a reconnu en janvier les échecs de cette réforme, rien n’a changé. Pour les nouveaux enseignants, cette année s’annonce même pire encore que la précédente : l’Education nationale ne pourra pas, dans de nombreux cas, leur fournir de tuteur ou de journée de formation.
Luc Chatel vante l’accompagnement personnalisé et le soutien qu’il a mis en place : en fait, ce seront les premiers dispositifs touchés par les suppressions de poste. Il défend l’apprentissage des langues alors qu’il prive les établissements des moyens de le mettre en œuvre – moins d’intervenants en langue vivante, plus de dédoublements de classe et de petits groupes possible. Comme d’habitude, ce sont les élèves les plus fragiles qui trinquent, d’autant plus que le nombre de RASED, ces enseignants spécialisés dans la lutte contre la difficulté scolaire, se réduisent comme peau de chagrin. C’est un des grands scandales de cette rentrée que de diminuer encore les moyens de la lutte contre l’échec scolaire.
L’éducation est notre avenir. Il est temps d’en finir avec cette politique destructrice. Le Parti socialiste a fait des propositions pour garantir la réussite de chaque jeune : nous conclurons un nouveau pacte éducatif entre les professeurs et la nation, accorderons la priorité à l’école primaire, refondrons les rythmes scolaires et les programmes, mettrons en place une personnalisation accrue des enseignements, améliorerons l’encadrement et revaloriserons le métier d’enseignant.
A l’Université, nous donnerons la priorité à la réussite dans les premiers cycles universitaires, renforcerons l’encadrement pédagogique et donnerons les moyens pérennes nécessaires à l’autonomie et au rayonnement des Universités. Nous engagerons également une nouvelle
étape de la démocratisation et de l’élévation des qualifications de tous. Toute hausse des droits d’inscription doit être refusée. Au contraire, il faut donner réellement aux étudiants les moyens de leur réussite par la mise en place d’un parcours d’autonomie, comprenant une allocation d’étude et de formation, sous condition de ressources, qui remplacera et complétera un système de bourse aujourd’hui très insuffisant. Nous lancerons un plan massif de construction et de réhabilitation de logements étudiants et nous améliorerons parallèlement l’accès au parc privé, notamment grâce à la suppression de la caution personnelle.
Bureau National du Parti Socialiste